Connu pour s’être très peu exprimé sur l’Internet des objets jusqu’à maintenant, Free Mobile donne son avis. Et tranche en faveur des technologies cellulaires traditionnelles : la 4G et, prochainement, la 5G.
Faut-il réserver des fréquences à l’Internet des objets (domotique, santé, etc.) ? C’est, en substance, la question qu’a posé le gendarme des télécoms, l’ARCEP, aux acteurs du marché. Et le groupe Iliad (Free) s’est exprimé, à contre-courant de la tendance générale.
Privilégier les technologies cellulaires existantes
Pour déployer l’Internet des objets, Orange et Bouygues Telecom misent gros sur le LoRa, une technologie spécifique pensée pour transiter de petites quantités de données, tout en étant économe en énergie. SFR a opté pour une solution concurrente, Sigfox, dont la philosophie n’est guère différente.
Mais, pour Free Mobile, il n’est nul besoin de déployer de nouvelles technologies. Pendant longtemps, et encore aujourd’hui, les usages M2M (machine-to-machine) ont fonctionné simplement sur la 2G. Et utiliser les réseaux 4G existants suffirait : « le réseau est mature, standardisé, couvre de larges zones, et les nouvelles versions intègrent des améliorations de la couverture et de consommation d’énergie », indique l’opérateur. Dans un futur proche, « les couvertures pourraient être 7 à 10 fois plus larges, et en téléchargeant 200 octets par jour, les modules pourraient avoir une durée de vie de l’ordre de 10 ans ».
Ces usages seraient, à tout le moins, amenés à cohabiter avec des solutions telles que LoRa et Sigfox. Free Mobile n’exclut donc pas totalement l’utilité de ces dernières dans certains cas, mais ne se positionne pas sur le sujet dans l’immédiat.
Des risques de brouillage sur les fréquences basses
En revanche, le trublion met en garde l’ARCEP contre les potentiels risques de brouillage que pourrait provoquer l’arrivée de nouvelles technologies, dédiées à l’Internet des objets, sur les fréquences basses proches de celles utilisées en 4G (notamment sur la bande des 800 MHz) et probablement celles de la future 5G.
Il est important d’anticiper la future demande en objets connectés, et notamment des volumes de données supplémentaires que cela pourrait représenter sur les réseaux cellulaires.
Free enjoint le régulateur à favoriser la distribution de bandes basses aux opérateurs « car la majorité des usages mobiles sont à l’intérieur des bâtiments dans lesquels les fréquences hautes pénètrent plus difficilement ». La bande 914-921 MHz devrait ainsi être réservée pour les opérateurs, estime Free — afin de pallier au manque de spectre, son usage pourrait être mutualisé entre tous les opérateurs mobiles.