L’itinérance de Free Mobile sur le réseau d’Orange prendra fin, de façon progressive, dès 2017 jusqu’à fin 2020. Mais pas forcément de la façon que l’on pense…
L’extinction progressive ne se fera pas, comme on pouvait le penser, par plaques géographiques. En 2013, c’est pourtant la solution que préconisait l’Autorité de la concurrence. Depuis, Free a fait part des difficultés techniques qui viennent entraver la mise en œuvre d’une telle extinction par zones.
En guise d’extinction progressive, Free Mobile optera donc pour une autre astuce : la réduction progressive du débit. C’est Pierre Louette, DG délégué d’Orange, qui le fait savoir aux Échos : « Free limitera progressivement le débit mis à disposition de ses clients quand il est en transit sur le réseau d’Orange ».
Pourtant, on sait que le débit disponible sur le réseau d’itinérance est déjà très nettement bridé par Free. Une enquête réalisée par l’équipe de 4Gmark, en 2014, mettait en lumière des pratiques de restriction de la qualité de service en itinérance, notamment un filtrage par extensions de nom de fichier, venant réduire drastiquement le débit pour les fichiers multimédia (mp3, vidéo, etc.).
Si les performances de Free sur son réseau propre sont tout à fait dans la moyenne de ce que peuvent proposer les autres opérateurs, ce n’est pas la même chose en itinérance. Les abonnés Free Mobile le savent bien, le taux d’échec pour le téléchargement de fichiers, ou même le simple surf web, y est nettement supérieur.
Cela pose plusieurs problèmes. Tout d’abord, un problème contractuel. Ainsi que le rappelait 4Gmark en 2014, « quelle que soit l’origine du bridage, subi, unilatéral ou consenti/contractuel auprès d’Orange, c’est Free qui est responsable auprès de ses consommateurs de sa qualité de Service ». D’autre part, les performances actuelles de Free Mobile en itinérance étant loin d’être flatteuses, on n’ose imaginer ce que pourrait donner une restriction supplémentaire des débits…
Il va de soi que Free Mobile a tout intérêt à déployer son propre réseau au plus vite, pour éviter à ses abonnés de retomber sur une itinérance de plus en plus bridée. Mais il n’en reste pas moins que la méthode d’extinction progressive retenue a de quoi laisser circonspect.