C’est aujourd’hui que rentre en application une nouvelle disposition chez Free Mobile, réduisant contractuellement les débits sur le réseau d’itinérance (Orange).
Free a introduit ces limitations de débit dans une mise à jour de ses documents de vente, repérée fin juillet. À compter d’aujourd’hui, puis progressivement jusqu’en 2020, le débit en itinérance 3G sur le réseau de « l’opérateur partenaire » (Orange) sera réduit par étapes :
- Dès septembre 2016 : 5 Mbps en réception, 448 kbps en émission
- 2017 et 2018 : 1 Mbps en réception, 448 kbps en émission
- 2019 : 768 kbps en réception, 384 kbps en émission
- 2020 : 384 kbps en réception et en émission
Ces restrictions ont pour but avoué de mettre fin, de façon progressive, à l’utilisation de l’itinérance. Répondant aux prérogatives de l’ARCEP, qui lui impose un désengagement progressif de l’itinérance Orange d’ici à fin 2020, Free a trouvé la parade pour ne pas avoir à pratiquer d’extinction par zones géographiques. Vivement critiqué par Bouygues Telecom, ce procédé a toutefois reçu le feu vert du régulateur.
Pourquoi ça ne va rien changer
Actuellement, donc, tout abonné Free sur une antenne Orange verra son utilisation ramenée à 5 Mbps en réception, et 448 kbps en émission, dans le meilleur des cas.
Cependant, les restrictions d’usage (QoS) déjà en place sur le réseau d’itinérance, et ce depuis maintenant plusieurs années, rendaient déjà ces débits quasi-impossibles à atteindre auparavant. Comme l’avait démontré une étude de 4Gmark en 2014, le débit est déjà extrêmement réduit en pratique en itinérance.
Sur les fichiers multimédia en particulier, repérés grâce à leurs extensions (.mp3, .mov., .avi…), les débits délivrés ne dépassaient pas les 500 kbps de téléchargement en moyenne, avec un taux d’échec très élevé. En comparaison, ces restrictions semblent disparaître sur le réseau propre de Free :
Depuis, la situation n’a que peu changé. Nombreux sont les abonnés à constater que la limite de 5 Mbps en réception mise en place ce jour était déjà quasiment impossible à atteindre en itinérance. Que ce soit par le biais de tests de vitesse ou en usage réel, les limites de l’itinérance ne sont pas nouvelles et peuvent être constatées au quotidien.
Sur le papier, on pressent que ces nouvelles dispositions sont surtout là pour fixer un cadre à des pratiques qui existaient déjà auparavant. Et contenter le régulateur des télécoms, à qui Free prouve qu’il entend bel et bien réduire l’usage de l’itinérance, vers une extinction progressive. Pour les abonnés, en revanche, rien ne change.