Alexandre Archambault nous explique comment sont dimensionnés les réseaux informatiques et telecoms chez Free et chez les autres.
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Subject : Re : SAT78 fait partie des « exceptions » du = ?ISO-8859-1 ?Q ?d=E9gro ?=
= ?ISO-8859-1 ?Q ?upage ?= ???
From : [email protected] (Alexandre Archambault)
Date : Mon, 23 Aug 2004 14:14:07 +0200
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Selon Marc (MC Cob) dans l’article
<[email protected]> :
> > Free préfère raccorder ses DSLAMs autement qu’avec qu’une simple liaison
>> 34 Mbps qui, si elle est relativement adaptée dans une optique Internet
>> seul, n’est clairement pas adaptée pour des offres fortement
>> consommatrices de bande passante comme par exemple la TV qui réclame en
>> moyenne 3,5 Mbps par canal multicasté.
>
> 34 Mbps ?
>
> euh, j’avoue j’ai du mal à comprendre 5 Mbps * 384 abonnés par DSLAM >
> 34 Mbps non ?
Ben vi cela s’appelle entre autres le coefficient de foisonnement, ce n’est pas parce vous raccordez N abonnés disposant d’un débit de X Mbps que la liaison de raccordement sera de N*X Mbps. Tout simplement parce que la consommation générée par les abonnés n’est pas égale à N*X Mbps.
C’est exactement le même principe que pour les assurances (tous les sinistres garantis ne surviennent pas tous et en même temps) et la banque (tous les fonds déposés ne sont pas retirés par tout le monde et en même temps), à savoir la mutualisation d’un risque et sa modélisation statistique, en l’occurrence la charge de trafic.
En téléphonie commutée, ce n’est pas parce qu’un CAA dessert on dira 30 000 abonnés qu’il est en mesure de traiter 30 000 appels simultanés, globalement, c’est 4096 ports en sortie. Voilà pourquoi entre le 31 décembre 23:50 et le 1er janvier 01:20 on tombe souvent sur des messages d’encombrement.
De même, en GSM, ce n’est pas parce qu’une BTS peut relier disons 256 terminaux qu’elle ne pourra traiter 256 communications simultanées, généralement, c’est limité à 30 appels (pour cause de liaison de raccordement en 2 Mbps). Voilà pourquoi dans en cas de forte concentration ponctuelle de population (concert, manif, etc…) dans une zone donnée il n’est pas rare de tomber sur les 3 « bip-bip » alors qu’on a sur le terminal toutes les barres de réception.
Et en Internet, c’est exactement cela. En Internet bas débit, ce n’est pas parce que vous disposez d’un parc de n abonnés que la capacité en terme de BPN et portes sur sur les NAS est respectivement de n/30 (vu qu’un BPN traite 30 communications simultanées, voire 31 dans les cas où il n’est pas support de signalisation) et n portes modems.
De même, en haut débit, ce n’est pas parce qu’un DSLAM raccorde 384 abonnés à 5 Mbps qu’il pompera près de 2 Gbps de trafic entrant. C’est ainsi que les DSLAMs de FT sont raccordés, selon la charge, en 34 Mbps, 155 Mbps et 622 Mbps (ce dernier débit étant pour les DSLAMs video qui ne disposent pas encore de l’architecture cible en GE). Quant aux opérateurs qui dégroupent actuellement dans des zones non encore fibrées, ils sont en ressources de trans classique, donc du bon vieux 34 / 155 Mbps. Voilà pourquoi la TV n’est pas vraiment disponbile sur ces sites, parlez-en aux abonnés de Montargis, des Mureaux ou de St Medard en Jalles dégroupés chez Neuf Telecom ou Cegetel.
Voila pourquoi intrinsèquement, dans l’état actuel de l’architecture des réseaux de télécommunications consistant à sous-dimensionner efficacement les réseaux via une approche statistique de la charge de trafic afin d’obtenir des coûts de production permettant de démocratiser un service, l’obligation ne peut être que de moyen et non de résultat.
Ou si cela passe en résultat, induisant donc une allocation exclusive de ressources (donc 1 abonné = 1 port dans le commutateur / 1 abonné = 5 Mbps garantis de bout en bout), bref, jeter avec l’eau du bain les travaux découlant de la théorie développée par Erlang, les surcoûts générés seront forcément répercutés sur les clients.
Alec,
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