Tout le monde ne connaît pas l’histoire de la Freebox…
Un poète freenaute, Alexandre Archambault (Affaires réglementaires de Free) nous replonge dans le bain et nous raconte comment tout ça a débuté…
—
En gros, si Free s’est lancée dans l’aventure Freebox et DSLAM qui va avec, ce n’était pas pour le fun ou la gloire, mais tout simplement parce qu’elle n’avait pas le choix face à un scepticisme plus que prononcé des équipementiers (qui c’est bien connu savent bien mieux que quiconque détecter les évolutions du marché, avec comme résultat l’émergence de nouveaux acteurs tels les Bay, Cisco ou Cirpack) en place, pour ne pas dire leur refus poli ( » quoi ? une set top box ? et un DSLAM IP pour faire passer de l’audiovisuel dessus ? vous n’y pensez pas, marchera jamais ») de s’engager dans des développements s’inscrivant dans le cadre du cahier des charges qui leur était soumis (et qui en la matière n’était qu’un simple retour aux fondamentaux du DSL), à savoir un système complet reposant d’une part un CPE xDSL qui fasse autre chose que raccorder un PC à internet, et d’autre part un DSLAM un peu plus évolué (ie qui sorte directement en IP via du GE) que ce qui était proposé (du full ATM, une techno certes adaptée pour faire du raccordement d’abonné, mais qui devient très handicapante pour du backbone en contexte multiservices parce que très inductrice de coûts). Le tout tournant sur une achitecture logicielle sur laquelle l’opérateur doit avoir la main pour disposer au final d’un système sans coutures.
Avec comme règle de bon sens de ne surtout pas chercher à réinventer la roue, mais en se baser au contraire sur des solutions et composants existants (au même titre qu’un équipentier pour ses DSLAM s’approvisionne en chipset DSL chez des gens comme STMicro, Broadcom ou d’autres), mais en les agençant de telle façon qu’on obtient au final un système qui n’existe encore nullement au catalogue des équipementiers.
Les principaux équipementiers de la place début 2000 (allez, on va dire
Lucent, Alcatel, Nortel, Marconi, Cisco) ne proposaient alors pas de DSLAM aux fonctionnalités identiques à celles caractérisant les DSLAM mis en oeuvre dans le réseau dégroupé de Free depuis l’origine.
Rien de bien fondamentalement nouveau vous me direz, car c’est ni plus ni moins que la situation à laquelle avait été confrontée une quinzaine d’années plus tôt la bande de fous-furieux qui a présidée à la naissance de Canal+.
La première qualité d’un ingénieur est avant tout l’humilité face à ses certitudes afin d’être en mesure de se remettre en question à chaque instant pour suivre l’évolution des techniques. C’est ce qui caractérise entre autres les membres de l’équipe Freebox qui, je peux vous l’assurer, réservent de bien belles surprises à l’avenir 🙂
Source : Alec dans les Newsgroups