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C’est la semaine dernière que se sont déroulées au centre de conférence « Le Corum » à Montpellier, les 26èmes journées de l’Idate (Institut de l’Audiovisuel et des Télécommunications en Europe spécialisé dans le conseil, l’étude et l’analyse des industries et technologies de l’information et de la communication).
Ces Journées Internationales se sont au fil du temps imposées comme une rencontre annuelle de référence où dirigeants, responsables des politiques publiques et experts débattent des enjeux de l’avenir des technologies de l’information. Les principales sociétés « qui comptent » étaient à ce titre représentées, Freenews s’y est rendu pour vous et vous propose aujourd’hui un résumé des principales interventions.
Vous pouvez également retrouver toutes les photos prises lors de ces trois jours dans la gallerie photo FreeNews.
Michaël Boukobza, Directeur Général de Free
Après une présentation de Free, de son rôle novateur et moteur sur le marché et un rappel des principales caractéristiques techniques de leur offre, Michael Boukobza a déclaré que « Free est capable de diffuser 16 000 chaînes de TV ; je ne sais d’ailleurs même pas s’il existe 16000 chaînes de TV ».
Il a également souligné, en soulevant des rires dans la salle, que « toutes les chaînes ou groupes TV sont invités à rejoindre la plateforme freebox ; d’ailleurs à ce jour Canal+ et CanalSat ont signé avec Free, il en manque encore deux autres ! ».
Du coté du dégroupage il a déclaré « Free dégroupe ses abonnés ; certaines zones ne sont pas encore dégroupées, ce qui provoque un mécontentement chez quelques abonnés mais cela devrait se résoudre très rapidement ».
Vint ensuite le moment d’évoquer la freebox ainsi que son système de fonctionnement et d’expliquer le fait que Free contrôle ses abonnés de bout en bout (et donc la sécurité du réseau est assurée) et propose en multicast l’Adsl, la télévision et le téléphone. Il nous fait aussi part du fait que la télévision à la demande (On Demand TV) devrait se développer dans les années à venir.
Dans cette optique, Free serait également en train de signer des accords avec les sociétés de droits d’auteurs dont l’objectif final est le reversement de leurs droits aux différents partenaires.
Free ne compte toutefois pas baser ses profits sur le contenu de diffusion, sa principale source de revenus restant l’abonnement de l’utilisateur, mais entend tout de même se positionner en tant que diffuseur moyennant une reversion à ce titre à ses partenaires.
Michael Boukobza est par la suite revenu sur les innovations de Free et la stabilité de son équipe de développement et de recherche au cœur géographique même de la société depuis de nombreuses années.
Il souligne parallèlement le fait que les fournisseurs d’accès à Internet ne peuvent pas changer les habitudes de consommations des utilisateurs (du moins pas rapidement et tout de suite), c’est pourquoi il lui semble nécessaire de développer « un seul appareil » pour une offre triple play « facile à utiliser avec les appareils déjà existant chez l’abonné » (téléphone, télévision).
Coté télévision « 70% des utilisateurs de freebox regardent la télévision, nous représentons environ 1% de l’audience française totale, en l’espace d’une année ce qui est réjouissant et positif pour l’avenir ».
Il n’a pas oublié évidemment de souligner les partenariats « qui on permit de diffuser sur la freebox, Roland Garros ou encore les jeux olympiques ».
Laurent Souloumiac, Directeur général, France télévision
France télévision veut être présente sur un maximum de supports. Pour Laurent Souloumiac il s’agit non seulement d’un désir mais aussi d’une obligation. En effet, la loi oblige France télévision a être reprise sur tous les supports de diffusion (Adsl, TV, câble, TNT, 3g etc..) et « France télévision ne peut (le) refuser ce qui est parfois gênant ou intéressant ».
France télévision va chercher à développer sa vision de la télévision On Demand « ce qui nous fera entrer dans l’ère de la télévision active » (TV On Demand) (inversement à la TV passive que nous connaissons tous). Selon lui, les programmes « actifs » représenteront environ 20% du temps passé devant la TV. France Télévision va chercher à se développer dans ce secteur.
Bien qu’étant un service public, France Télévision a le droit de proposer des services payants à partir du moment où ceux-ci ne sont pas financés par la redevance.
Fabio Selmoni, Google Europe director
Si son intervention avait essentiellement pour but de vendre Google, Fabio Selmont s’est d’abord attaché à un historique complet de la société, de sa création en 1995 par deux étudiants de l’université californienne de Stanford, jusqu’à sa position de nos jours.
Pour rappel, Larry Page et Sergey Brin s’étaient alors consacrés à une thèse sur l’indexation des pages réseaux, programme qui rencontra un succès énorme et qu’ils décidèrent d’appliquer aux pages web avec un tera octet et une multitude de disques durs assemblés entre eux pour seuls supports. C’est le début de l’aventure Google, numéro 1 actuellement des moteurs de recherche avec plus de 8 milliards de pages indexées et une capitalisation boursière de 50 milliards de $.
Fabio Selmoni est par la suite revenu sur l’aspect démocratique de leurs liens commerciaux, leur politique tarifaire s’établissant auprès des annonceurs en fonction du nombre de clics opérés sur chaque publicité (il est théoriquement possible pour un annonceur de faire une campagne de pub pour 5 cents !).
Présentation a également été faite des « variantes » de Google telles que Google Bar, Google Image ou bien Google News (une seule page) créée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Nicolas Seydoux, Président de Gaumont
Après avoir rappelé le poids économique représenté par le cinéma avant l’apparition de la télévision et le net recul du nombre de spectateurs depuis l’avènement de celle-ci (une chute générale de 50% de la fréquentation au niveau mondial !), Nicolas Seydoux a souligné l’importance de la participation au financement direct du Septième Art par les chaînes à péage. « Modèle unique au monde », et typique à la France et inexistant aux Etats-Unis, il a affirmé son soutien à un système qui doit être préservé.
L’essentiel de son intervention s’attachera par la suite à la sécurisation d’Internet et à l’ « impossibilité » de lancer le téléchargement payant des films sans la disparition des modèles gratuits.
« Le consommateur privilégiera toujours le modèle gratuit, (…) et nous mourront (…). Si nous ne sommes plus là, il n’y aura plus de contenu à télécharger, et on en viendra alors à se poser la question de l’utilité de l’abonnement Internet (du moins pour les particuliers) ». Nicolas Seydoux en est donc tout naturellement revenu sur la sécurisation des réseaux et le peu de viabilité qu’il accorde pour le moment à une offre similaire au modèle payant proposé pour le téléchargement de musique.
Niklas Zennström président Skype (et un des fondateurs de kazaa)
Si son intervention était surtout basée sur la promotion de son logiciel Skype (à savoir 1 Million d’utilisateurs dans le monde, 4 millions de téléchargements…), son discours s’est avant tout engagé sur les différentes évolutions de Skype dans l’avenir de manière à répondre aux attentes des utilisateurs mondiaux, notamment en matière de connexion mobile (3G, Wi-Fi, etc…).
Le maître-mot de son allocution reste en ce sens : « « le fax n’a pas tué le courrier postal, l’email n’a pas tué le fax donc la téléphonie par ip ne tuera pas le téléphone ».
Il est à noter que Free a souvent fait valeur de référence dans la projection de documents au cours des différents exposés concurrents et a illustré leurs démonstrations (Thomson, Alcatel…).
Je tiens à remercier particulièrement notre envoyé spécial sur place Benjamin ainsi que Isabelle pour la rédaction d’une bonne partie de cet article.
Retrouvez toutes les photos dans la gallerie FreeNews.