C’est sur BFM Business que Denis Olivennes, Président du Conseil de Surveillance de CMI France, filiale de Daniel Kretinsky spécialisée dans les médias en France, est revenu ce matin de bonne heure, sur la problématique qui agite actuellement le Monde, dans lequel Xavier Niel est partie prenante.
Pour mémoire, Matthieu Pigasse devait rencontrer le Pôle d’indépendance journalistique lundi dans le cadre du litige portant sur le droit d’agrément revendiqué par ce dernier afin de garantir son indépendance, en vue de l’entrée dans le capital du milliardaire tchèque.
Xavier Niel avait d’ores et déjà signé ce droit d’agrément le 9 septembre dernier, alors que Matthieu Pigasse quant à lui considérait cette faculté comme un droit dérivatif, dénaturant certaines décisions.
« L’indépendance des journalistes est « sanctuarisée ».
Denis Olivennes a quant à lui rappelé que l’indépendance des journalistes ne pouvait en aucun cas être remise en cause, évoquant même une « sanctuarisation » de ce droit au contraire d’autres rédactions, précisant même : « Daniel [Kretinksy] a dit dès le départ, et Matthieu Pigasse d’ailleurs, qu’ils étaient tout à fait prêts à signer cet agrément ; La rédaction, et c’est normal, s’inquiète de son indépendance. Cette indépendance n’est absolument pas menacée parce que depuis dix ans elle dispose de droits absolument fantastiques qui la distingue de tous les journaux du monde. Elle élit son directeur de la rédaction à 60%, elle a une charte que personne ne peut remettre en cause et l’architecture de fonctionnement de la société fait qu’on ne peut pas attaquer ces principes qui la protège »
En d’autres termes, Denis Olivennes reconnaît l’existence du principe relatif à la concession du droit d’agrément. Mais uniquement le principe.
Une reconnaissance du principe mais des modalités qui font toujours débat.
Et c’est là que le bat blesse, puisque si l’existence de ce droit ne peut en aucun cas être renié par Matthieu Pigasse, ses modalités font l’objet d’âpres discussions de son côté depuis le départ, ce qui est le véritable cœur du débat.
« Est-ce que la rédaction aura le droit d’agréer un actionnaire? Et Daniel Kretinsky qui est un entrepreneur présent dans la presse tchèque, tout à fait comme il faut, a dit ‘oui bien sûr, je suis prêt à vous reconnaître un droit d’agrément’. Il y a un seul sujet qui les distingue, le pôle d’indépendance des représentants des journalistes (…) a dit ‘c’est nous qui allons fixer le prix’. Et là, et Mathieu Pigasse et Daniel Kretinsky ont dit non. On veut bien que vous nous refusiez, on veut bien que vous organisiez notre rachat. (…) Mais pour ce qui est du prix, il faut que ce soit une négociation de bonne foi » explique-t-il par la suite.
Une situation qui est donc loin d’être parvenue à son terme même si Denis Olivennes semblait assuré d’un accord tout proche ainsi qu’une issue sereine.
Tout du moins de ce côté-là ; l’arrivée de Daniel Kretinsky ayant quelque peu jeté un froid sur les relations entretenues entre Matthieu Pigasse et Xavier Niel.