Telecom Italia annonce le départ de son administrateur délégué, Flavio Cattaneo, suite à des tensions croissantes avec Vivendi.
C’est une habitude : partout où le groupe de Vincent Bolloré s’installe, les têtes tombent. Cette fois-ci, il n’aura pas fallu attendre longtemps : moins de trois mois après la prise de pouvoir du groupe Vivendi au conseil d’administration, Flavio Cattaneo annonce sa démission, effective le 28 juillet prochain.
L’homme d’affaires italien occupait ce poste seulement depuis le mois d’avril 2016. Il quittera Telecom Italia en empochant une coquette indemnité de 25 millions d’euros. Officiellement, il s’agit d’un départ « par consentement mutuel », mais des sources proches du dossier rapportent que ce sont des désaccords croissants avec la direction de Vivendi qui en sont à l’origine.
Un nouvel administrateur délégué sera désigné lors d’un conseil d’administration, qui se tiendra le 27 juillet — probablement parmi les cadres de Vivendi sur place.
D’autres dossiers brûlants pour Vivendi en Italie
Ce départ ne signe pas la fin des problèmes pour le groupe français implanté en Italie. Sommé par l’AGCOM (Autorité de régulation des télécoms italienne) de choisir entre Telecom Italia et Mediaset, la société audiovisuelle fondée par la famille Berlusconi, Vivendi a laissé entendre qu’il privilégierait l’opérateur télécoms.
Mais le groupe de Vincent Bolloré espère encore, dans la mesure du possible, garder les deux à la fois. Le groupe a déjà fait miroiter la possibilité d’une « action judiciaire » pour faire annuler la décision du gendarme des télécoms. Auprès de l’AFP, un interlocuteur anonyme de Vivendi glisse : « sans présumer du succès d’un recours, qui pourrait être suspensif, la priorité est Telecom Italia, c’est un actif stratégique ».
Rappelons qu’en filigrane, c’est un duel entre deux groupes français qui se dessine en Italie : d’un côté Xavier Niel qui s’apprête à lancer une offre Free Mobile sur le territoire, de l’autre Vincent Bolloré qui entend le contrer via de nouvelles offres plus agressives chez Telecom Italia. Ce dernier a déjà mis sur pied Kena Mobile, un MVNO low cost censé couper l’herbe sur le pied du nouvel arrivant.
via AFP