Après une longue période dans le rouge, Altice Europe (SFR) est parvenu à renouer avec le recrutement, mais à quel prix ? Les finances du groupe sont alarmantes.
Les derniers résultats trimestriels, présentés jeudi par le groupe Altice, ne sont pas bons. Certes, contrairement à Free, la société parvient à séduire les abonnés : elle affiche 51 000 nouveaux clients, nets de résiliation, sur les box (abonnements xDSL, FTTx et 4G fixe), et pas moins de 378 000 nouveaux clients sur le mobile.
Las, ces résultats se payent au prix fort. L’opérateur a multiplié les offres promotionnelles pour y parvenir, quitte à y sacrifier ses finances. De fait, par rapport à l’an dernier, les résultats sont dans le rouge : l’ARPU (revenu moyen par abonné) dégringole, de 35,9 à 31,7 euros par mois sur le fixe (-11,7 %), et de 25,8 à 22,4 € sur le mobile (-13,2 %). L’EBITDA et le chiffre d’affaires du groupe ne sont pas en reste, puisqu’ils chutent de respectivement 10% et 6,3%.
Les marchés ne s’y sont pas trompés : l’action Altice Europe était en baisse de plus de 11% ce jour à la bourse d’Amsterdam.
SFR prêt à céder une partie de son réseau câblé… ou plus ?
En marge des résultats, Patrick Drahi, grand manitou d’Altice, s’est déclaré prêt à céder une partie de son réseau câblé pour compenser les pertes.
« J’aime mon réseau câblé. Si quelqu’un l’aime autant que moi, je suis tout à fait ouvert à en vendre une partie », a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique avec les actionnaires.
Il se pourrait pourtant bien que SFR se retrouve à devoir vendre un peu plus qu’un simple bout de réseau. Alors que les rumeurs d’un retour à trois opérateurs refont surface, l’opérateur au carré rouge, en difficulté, semble tout désigné pour se laisser absorber par l’un de ses concurrents.
via Reuters