On aurait pu croire les opérateurs pressés de voir les procédures d’enchères pour les fréquences et notamment celles de la bande des 3,5 GHz, arriver. Si tel est le cas chez Free ou encore Orange et SFR, un vent contraire souffle du côté de chez Bouygues, qui estime la démarche prioritaire mais secondaire au regard de la situation actuelle.
Un report que Bouygues souhaiterait voir effectué à plus de quatre ou cinq mois voire même sur l’année 2021.
Cette suggestion n’est pas une surprise de la part de l’opérateur, qui n’a toujours pas choisi d’équipementier pour l’accompagner dans le déploiement de cette nouvelle technologie et qui indique de son côté au Figaro, que : « je pense qu’il faut être pragmatique: la situation du pays, qui se relève avec difficulté d’un terrible cauchemar sanitaire humain et économique, commande de repousser de quelques mois supplémentaires l’attribution des fréquences 5G. J’appelle le gouvernement et le régulateur à tenir compte des éléments qui suivent pour prendre cette décision de bon sens ».
Une logique sociale avant une logique technologique ?
En d’autres termes, le déploiement de la 4G et de la Fibre, par exemple, retardé par le confinement et les mesures mises en place par le Gouvernement, devrait suppléer celles imposées par l’arrivée de la technologie sur le territoire, même si en premier lieu, elle demeurerait purement administrative.
Pour d’autres, l’ombre d’un partenariat avec Huawei, qui est loin d’être en odeur de sainteté sur territoire européen en raison non seulement de soupçons relatifs à des failles sécuritaires mais également de l’embargo imposé par l’Administration Trump, serait la raison inavouable de cette demande de délai supplémentaire, le temps que l’équipementier de Shenzhen se refasse une virginité.
Une démarche pour l’heure étrangère à l’ARCEP.
L’argument n’en a pas moins surpris le Président de l’ARCEP, Sébastien Soriano, qui de son côté affirme n’avoir reçu aucune demande officielle de la part de Bouygues Telecom et déclare « Par définition, tant que ce n’est pas fixé, c’est ouvert. Mais aujourd’hui les options principales c’est juillet ou septembre ».
La procédure, initialement fixée dans le courant du printemps par l’ARCEP et maintes fois repoussée en raisons d’atermoiements divers et variés, dont, dernier point d’orgue, la crise sanitaire, verra son calendrier fixé d’ici 3 ou 4 semaines, si les conditions idéales exigées par son maintien sont réunies.