Adobe entreprend l’acquisition de contenu pour alimenter son intelligence artificielle (IA) génératrice de vidéos, mais se trouve confronté à une forte concurrence sur son terrain de jeu habituel, avec la présence de géants de la technologie.
L’entreprise recherche des vidéos illustrant des activités quotidiennes telles que la marche, la course, l’utilisation de smartphones ou encore la musculation. De plus, elle est en quête de contenus mettant en avant des émotions fortes ainsi que des images représentant … l’anatomie humaine.
Les contributeurs, en s’inscrivant, acceptent la politique de protection des données personnelles d’Adobe. L’objectif est de former sa nouvelle IA, capable de générer des vidéos à partir de simples requêtes textuelles.
La course à l’innovation : OpenAI, Meta et Google redéfinissent le paysage vidéo, tandis qu’Adobe s’adapte avec une initiative audacieuse pour dompter le marché
La récente démonstration spectaculaire du modèle Sora par OpenAI a fait naître des inquiétudes parmi les investisseurs quant à la menace potentielle qu’elle représente pour le géant historique des logiciels de création. En effet, l’émergence de technologies de génération de vidéos avancées suscite des interrogations sur leur capacité à perturber le marché établi. Outre OpenAI, des poids lourds tels que Meta et Google ont également lancé leurs propres modèles de génération de vidéos, accentuant ainsi la pression sur les acteurs traditionnels.
Dans ce contexte, Adobe a récemment annoncé une initiative visant à acquérir du contenu vidéo auprès de créateurs indépendants, offrant un tarif compétitif de 120 dollars pour 40 à 45 minutes de contenu recherché, soit environ 3 dollars par minute. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renforcer la bibliothèque Adobe Stock, laquelle se positionne désormais comme une solution commerciale incontournable dans le paysage de la création numérique.
Entre innovation et controverse : les enjeux éthiques et juridiques de l’entraînement des IA dans l’industrie créative
Cette stratégie de rémunération rappelle celle mise en place lors du recrutement de contenus pour entraîner Firefly, l’IA génératrice d’images d’Adobe, où les créateurs étaient rétribués entre 6 et 16 centimes par visuel. Cependant, la pratique soulève des questions éthiques et juridiques importantes, notamment en ce qui concerne la provenance des données utilisées, qui peuvent parfois violer les droits d’auteur.
En mars dernier, les déclarations de Mira Murati, directrice technique d’OpenAI, sur l’origine des données utilisées par Sora ont suscité de vives réactions au sein des plateformes vidéo. Neal Mohan, PDG de YouTube, a clairement mis en garde la start-up contre l’utilisation non autorisée de contenu protégé par le droit d’auteur. OpenAI a déjà été confrontée à plusieurs poursuites de la part d’auteurs et de médias pour des raisons similaires, mettant en lumière les défis juridiques et éthiques liés à l’entraînement des IA.