Malgré un déploiement de l’IPv6 largement accéléré depuis le mois de janvier, le risque d’une pénurie d’adresses n’a jamais été aussi présent ; selon les dernières estimations, le stock d’IPv4 restantes pourrait être épuisé dès la fin 2010 !
Selon l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority), sur la première moitié de l’année 2010, le nombre d’IPv6 attribuées aurait littéralement explosé : en seulement 6 mois, il aurait déjà dépassé la quantité d’adresses attribuées pendant l’ensemble de l’année 2009.
Néanmoins, cela ne devrait pas suffire à assurer une migration assez rapide. Si les dernières estimations faisaient état d’une expiration du stock d’IPv4 restantes pour début 2012, le délai s’est encore resserré ! Une accélération brutale des attributions, dûe au déploiement du haut débit fixe et mobile en zone Asie-Pacifique, en est sans doute la cause. Le constat est le suivant : en janvier, 90% des adresses IPv4 disponibles étaient allouées ; ce chiffre est aujourd’hui à 94%. Les 100% pourraient bien être atteints dès la fin de l’année.
Pour accélérer la migration vers l’IPv6 chez l’ensemble des acteurs du marché, la Commission européenne avait élaboré un plan d’action en 2008. Hier, au sein d’un sommet sur l’IPv6, Neelie Kros, vice-présidente de la Commission Européenne en charge de la Stratégie Numérique, a réitéré son appel au travers d’une vidéo.
Sur la région Europe, le retard est tangible : en avril 2010, 72% des 6748 entreprises européennes titulaires d’adresses IP n’avaient encore rien fait en vue d’une migration vers IPv6, et seulement 8% d’entre elles pouvaient se targuer d’être à un stade suffisamment avancé, ou terminé, de la migration.
Selon Pierre Col, spécialiste des réseaux et bloggeur sur ZDnet France, les freins techniques sont encore nombreux. Ainsi, des applications aussi répandues que PHP ou encore MySQL restent, à ce jour, conçues pour ne prendre en compte que les IPv4. Des incompatibilités demeurent également avec de vieux systèmes en production, tels que des serveurs, voire des imprimantes…
La solution serait de migrer au plus vite sur IPv6 sur le réseau public (Internet), tout en conservant IPv4 sur les réseaux privés locaux pendant encore quelque temps. Mais peu d’entreprises ont mis en place une telle cohabitation, dans les faits. Faudra-t-il attendre la dernière minute pour que les infrastructures soient enfin migrées en masse ?
Source : blog Infra Net (ZDnet)