L’accord a finalement été signé hier, au terme de tractations qui ont largement bénéficié à Canal+, confirmant ainsi l’exception française.
Car le texte sur la chronologie des médias demeure une véritable mesure atypique dans le paysage audiovisuel.
La chaîne cryptée, qui a garanti d’injecter 190 millions d’euros chaque année dans la création française, pourra donc proposer les oeuvres cinématographiques diffusées en salle, 6 mois après leur sortie au lieu de 8, avec cependant, du côté de la concurrence, une fenêtre d’exploitation privilégiée pour Netflix, à 15 mois et sur une durée de 7 mois, en raison du montant de son propre investissement annuel, de près de 40 millions d’euros.
L’exclusivité réclamée par Canal+ est portée à 9 mois, ce qui en fait la grande gagnante de ces négociations, face aux plateformes qui réclamaient un droit de diffusion ramené à 12 mois après la sortie dans les salles obscures.
Prime Video et Disney+ moins bien lotis…
Du côté de Prime Video et Disney+, l’avenir est moins lumineux, avec une fenêtre d’exploitation de 17 mois post sortie, ce qui aurait profondément agacé les représentants Disney qui n’ont pas paraphé l’accord.
En effet, la firme californienne n’a pas entendu régulariser une convention prévoyant que lorsqu’un film produit à l’étranger dispose d’un budget supérieur 25 millions d’euros, il pourrait être diffusé sur une chaîne de télévision française en plus d’être présent sur un service de streaming.
Ce qui est à craindre c’est que Disney+; détenteur de bon nombre de licences particulièrement séduisantes pour le grand public, prive ce dernier de sorties en salle et préfère propulser ses productions directement sur sa plateforme sans passer par la case salles obscures.
Et du côté des chaînes françaises ?
Même mécontentement du côté des chaînes diffusées gratuitement en France, et notamment l’alliance à l’origine de Salto, France Télévision, TF1/M6, pour qui la fenêtre d’exploitation est fixée à 22 mois, les plaçant derrière les plateformes de streaming ou de SVoD, ce qui risque d’entraîner des situations délicates avec de possibles diffusions sur leurs supports tout comme un support streaming.
Situation qui bien évidemment ne leur plaît guère.
Le nouveau texte sera mis en application dès le 10 février prochain.