C’est il y a quatre ans, jour pour jour, que Free a présenté pour la première fois sa Freebox Révolution. La sixième version de Freebox porte bien son nom, puisqu’elle a initié les plus gros changements jamais vus sur l’offre ADSL du trublion depuis ses débuts… pour le meilleur et pour le pire. Et si on profitait de l’occasion pour faire le bilan ?
La Freebox Révolution a initié les conférences de lancement chez Free
La date du 14 décembre 2010, retenue pour l’anniversaire, correspond en réalité à la conférence de lancement de la Freebox Révolution. Médias généralistes et sites web spécialisés avaient été conviés pour une présentation, menée par Xavier Niel himself. La box sera expédiée aux abonnés à compter du 3 janvier au compte-gouttes, les demandes de migration prenant parfois plusieurs mois à être traitées.
À l’époque, Free n’avait pas prévu de retransmission sur le net de sa conférence. Heureusement, Freenews était là pour réaliser sa propre captation en amateur, le tout proposé en direct s’il vous plaît ! 😉
Un peu plus d’un an plus tard, le 10 janvier 2012, Free s’appuiera sur la même méthode pour lancer son offre mobile. Cette fois-ci, conscient de l’attente suscitée, l’opérateur déploiera les grands moyens et proposera un stream officiel. Intro humoristique, discours savamment calibré de Xavier Niel, tarifs inimaginables… la recette fonctionnera au-delà des espérances, s’attirant une audience record, un emballement médiatique immédiat et l’ire des concurrents.
La Freebox Révolution soigne les apparences
Adieu la coquille Saint-Jacques : soucieux de séduire un nouveau public, Free n’hésitera pas à faire appel au designer Philippe Starck pour concevoir les traits de sa Freebox. À l’époque, le FAI souffre encore d’un déficit d’image, puisqu’il est encore, pour beaucoup, un opérateur pour « geeks ». Il faut dire que l’interface TV proposée est quelque peu archaïque face à la concurrence, tandis que les premiers modèles de Freebox HD, avec leurs trois antennes protubérantes, ne s’intègrent pas facilement dans un intérieur IKEA…
En parallèle, Free chamboulera progressivement sa communication et mettra fin aux publicités décalées qui firent longtemps sa signature. Exit le JMMPP, Crétin.fr et Rodolphe, le Free nouveau s’assagit pour plaire à tous.
La Freebox Révolution introduit les appels vers les mobiles
Chaque présentation se doit d’avoir son effet « wow ». Pour la Freebox Révolution, il s’agit de l’annonce des appels inclus vers les mobiles.
L’opérateur, qui avait déjà habitué le public aux appels illimités vers les fixes quelques années auparavant grâce à la téléphonie sur IP, frappe fort : ce sont désormais les appels vers les mobiles, connus pour être traditionnellement chers depuis un fixe, qui seront inclus à sa box Révolution. Comme beaucoup d’innovations initiées par Free, celle-ci sera rapidement reprise par ses concurrents, et rentrera vite dans les mœurs — à tel point qu’aujourd’hui, il est inconcevable de devoir payer pour appeler vers un mobile…
Lors de l’annonce, Xavier Niel explique que cela permettra aux Freenautes de réduire la capacité de leur forfait mobile, pour économiser… en attendant Free Mobile.
La Freebox Révolution est une box « premium »
Si elle intègre la lecture de Blu-ray, un disque dur de grande capacité, et d’autres fonctions jamais vues sur le marché des box comme une seedbox permettant de télécharger des fichiers torrent, la Freebox Révolution marque un tournant dans la stratégie de Free. Pour la première fois depuis le lancement de son offre Freebox, celui-ci va augmenter le tarif de son offre : on passe de 29,99€ à 35,98€ par mois.
Free tente de faire passer la pilule en affirmant que le coût de l’offre n’a pas augmenté et qu’il s’agit en réalité d’une « option » pour le dégroupage total, mais en pratique, même les abonnés FTTH écoperont du nouveau tarif. Seuls les abonnés en dégroupage partiel continueront à profiter d’un prix à 29,99€/mois pour leur Révolution, mais en payant un abonnement France Telecom en parallèle.
La Freebox v5 (qui deviendra par la suite la Freebox Crystal) restera disponible au prix habituel. Free, à l’instar d’autres opérateurs avant lui, choisira donc de scinder son offre en deux : une box « standard » et une box « premium ». C’est la fin de la guerre des prix sur le marché des box pour Free, qui mettra progressivement le prix au second plan dans ses publicités, préférant mettre l’accent sur les fonctions et la qualité de l’offre.
Récemment, face à de nouvelles offres concurrentes désormais plus agressives commercialement, Maxime Lombardini, DG d’Iliad (Free), expliquera « maintenir les prix et miser sur la qualité de [ses] produits ».
La Freebox Révolution et ses fonctionnalités perdues
Quatre ans après, on se souviendra avec nostalgie de l’annonce de certaines fonctionnalités, finalement toujours pas arrivées…
Qui se rappelle que l’enceinte intégrée au boîtier Freebox Server (actuellement utilisée exclusivement pour la fonction AirPlay) devait permettre de servir de radio-réveil ? Avis aux développeurs : la possibilité de se réveiller au son d’une webradio à moindre frais est toujours la bienvenue. 😉
Parlons également de la touche bleue de la télécommande. Celle-ci, affublée d’un logo évoquant une fonctionnalité de recherche, n’a jamais été utilisée (en dehors de quelques services de replay et de VOD, où elle est attribuée à une fonction de type « page suivante »). Interrogé à ce sujet sur l’outil officiel de signalement des bugs, un développeur Freebox, Laurent Dromer, avait affirmé que la touche restait réservée à « un truc dans les cartons ». C’était en septembre 2012…
La Freebox Révolution attend la relève…
Grâce à ses fonctions en avance sur leur temps, la Freebox Révolution restera longtemps la meilleure box du marché sans comparaison possible. Complète sur le terrain du multimédia, et n’oubliant pas les utilisateurs avancés, elle évoluera régulièrement au gré de mises à jour de firmware très régulières apportant corrections de bugs et nouvelles fonctionnalités. On citera notamment le déploiement de FreeboxOS qui, en juin 2013, remplacera complètement l’interface web du Freebox Server, en y apportant quantité de nouveautés.
Sur certains aspects, elle commence toutefois à accuser son âge. Il est vrai que quatre ans, cela fait beaucoup pour une box. C’est le temps qu’il aura fallu pour que la v5 soit remplacée par la Révolution. Et les génération v1-v2 et v3-v4 n’avaient duré que deux ans en moyenne.
Cela se ressent : les jeux vidéo disponibles dans le FreeStore, par exemple, sont peu nombreux et datés. Le navigateur ainsi que l’intégration de certains services web (Twitter, Facebook, YouTube, Dailymotion…) restent poussifs, peu ergonomiques. Plus étonnant, certains services totalement obsolètes (TV Perso Freebox, les télésites…) ont curieusement été conservés dans les menus.
Face à la concurrence, désormais plus sérieuse que par le passé (citons notamment la Bbox Miami, plutôt bien conçue), on attend désormais un successeur digne de ce nom à la Révolution. Cela tombe bien, Free y travaille ! Si la v7 ne devrait pas voir le jour avant fin 2015, une « petite surprise » est attendue d’ici peu, probablement en janvier ou février 2015.