Entre la saga Nice Matin, le lancement de la 5 G en principauté de Monaco et le feuilleton judiciaire l’opposant au Groupe de Patrick Drahi, l’été n’aura pas été de tout repos pour Xavier Niel.
S’agissant du litige BFM TV, la deadline fixée par le Tribunal de grande instance de Paris afin de mettre un terme au différend existant entre Free et le Groupe Altice propriétaire de BFM, est initialement prévue demain.
Un exposé clair et synthétique du litige en cours.
C’est dans les colonnes des Échos, que le fondateur de Free a choisi de s’exprimer sur ce dernier épisode, histoire de mettre les choses au point et en apportant toutes les précisions utiles quant à cette interruption des programmes qui intervient donc ce soir, toutefois disponibles via la TNT.
Il revient notamment dans cette tribune, sur l’historique particulier qui le lie à la chaîne d’info continue BFM TV et l’apport non négligeable représenté en termes d’audience par les FAI, de notoriété et de revenus.
Entre BFM TV et Free, une très longue histoire.
En d’autres termes, si BFM TV est sortie de son anonymat et connaît le succès qu’elle connaît actuellement, c’est surtout grâce à la visibilité qui lui a été offerte gracieusement, en son temps, sur les canaux de diffusion des différentes box sur le marché.
Xavier Niel rappelle également dans ce document assez long, qu’il n’a pas manqué lui-même en son temps d’investir dans la chaîne tout en soutenant Alain Weill dans sa prise de contrôle à un moment clé de l’existence de cette dernière.
Il s’explique par suite très clairement sur les conditions avancées pour le maintien de la diffusion et dénonce un changement de modèle économiques de la part de son partenaire, qui serait préjudiciable à Free.
Au terme des différentes négociations d’usage relatives à l’équilibre des clauses du contrat, le document transmis par BFM n’aurait pas respecté les engagements pris au moment où ceux-ci devaient être actés.
Une difficulté majeure donc mais surtout un défaut d’honnêteté intellectuelle qui est invoqué par Xavier Niel à l’égard de son adversaire.
« Comme y avait invité le CSA, les termes d’un accord équilibré étaient donc définis, prévoyant que la chaîne n’était pas rémunérée en tant que telle, que seuls les services associés l’étaient, en fonction de leur valeur, en l’occurrence, prospective.
Malheureusement, le projet de contrat reçu le lendemain de la part de BFM TV, s’il était conforme quant à la rémunération (néanmoins sans commune mesure avec les 4 millions d’euros récemment évoqués par Alain Weill pour l’ensemble des chaînes de la TNT de leur groupe), ne l’était absolument pas quant à la structure juridique pourtant agréée la veille. Impossible de signer ! (…) »
Free demeure ouverte à toute proposition raisonnable et équitable pour ses abonnés.
Xavier Niel conclue enfin que si BFM TV s’estime flouée dans le cadre des conditions de diffusion actuelles, Free paye également les pots cassés des procédures en cours et doit faire face à la concurrence qui a choisi de se plier aux exigences de la chaîne.
« Afin de sortir de ce blocage, nous avons demandé à Altice de nous adresser un contrat nous permettant de proposer BFM TV dans le cadre d’une option payante conformément à leur nouvelle stratégie.
Dès que nous disposerons de celui-ci, nos abonnés pourront souscrire l’option s’ils le souhaitent pour recevoir BFM TV en IPTV, moyennant un abonnement correspondant au prix souhaité par l’éditeur de la chaîne. »
Une porte qui est donc laissée ouverte à la bonne volonté de chacun.
Source : Les Échos.