Agad la télévision et pis dors
Le projet de suppression de la publicité sur les chaînes du service public, voulu par Nicolas Sarkozy, n’aura finalement pas lieu. Initialement retardé, le moratoire sur la suppression totale des écrans publicitaires sur France Télévisions ne devrait pas avoir lieu…
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault ne prévoit pas de mener à terme la réforme pensée par les précédents décideurs. En fait, il envisagerait même de revenir sur la réforme déjà en place, en rétablissant les écrans publicitaires dès 20h35 sur France 2, France 3 et France 4.
La réforme de l’audiovisuel public, telle qu’on la connaît, est appliquée depuis le début de l’année 2009 sur les chaînes de France Télévisions, avec un manque à gagner certain pour le groupe public. Le retour au fonctionnement habituel devrait lui permettre d’engranger quelques 200 millions d’euros supplémentaires en revenus publicitaires par an ; l’État envisage en outre de rétablir la redevance télévisuelle pour les résidences secondaires, afin de compléter ce dispositif financier.
On comprend l’empressement du nouveau gouvernement à trouver des sources alternatives de financement : à l’heure actuelle, ce sont principalement les opérateurs télécoms qui financent le manque à gagner lié à l’arrêt partiel de la publicité, via une taxe. Cette dernière, brocardée de longue date par les autorités européennes, pourrait être jugée définitivement illégale par la Commission européenne d’ici à l’automne. Auquel cas l’État devra rembourser la somme perçue aux fournisseurs d’accès, estimée à 1,1 milliard d’euros depuis la création de la taxe !
Source : Le Figaro