Salto c’est le trublion de la plate-forme de la SVoD par abonnement, qui pourrait venir perturber les prévisionnels en France de Disney +, Amazon Prime, ou bien Apple TV+, verront leur lancement intervenir dans le courant de l’automne.
Et les trois actionnaires principaux de la plate-forme l’ont bien compris : France Télévisions, TF1 et M6 viennent d’injecter dans le projet, pas moins de 135 millions d’euros, en lieu et place des 45 millions d’euros sur trois ans initialement mis sur la table, multipliant ainsi leurs investissements par trois, c’est ce que révèle « La Lettre A ».
Il est vrai que le montant évalué au départ pouvait sembler un peu léger au regard du marché mais surtout de la capacité d’investissement déployée par la concurrence, âpre et agressive, avec une croissance particulièrement impressionnante, mais surtout forte d’une expérience sur le terrain du recrutement d’abonnés, qui pour le moment fait défaut à Salto.
Le marketing, les acquisitions de licence, de programmes … autant de domaines qui nécessitaient un renforcement économique stratégique, pour pouvoir survivre sur un marché saturé par l’offre mais surtout l’hégémonie américaine.
Un vœu pieu face à un marché en pleine expansion.
« Il est de plus en plus important pour les groupes d’investir dans ce marché, pour accompagner les nouveaux usages. Cette rallonge montre qu’ils y croient vraiment, et qu’il y a un espace face aux Américains », est-il précisé dans « La Lettre A ».
Pour le consortium, l’effort ne devra pas uniquement porter sur les acquisitions de droits, mais développer une véritable identité de programme, ce qui fera sûrement défaut par exemple à Disney + ou Apple TV+ qui, pour rogner sur le tarif de l’abonnement mensuel, ne proposeront probablement qu’un abonnement qualitatif limité.
Autre difficulté à surmonter, le coût de l’abonnement, qui impactera bien évidemment la capacité de réinvestissement de l’alliance : conserver de l’humilité par rapport à cette concurrence parfaitement rodée, dont les augmentations de tarif ne semblent pas entamer le capital attractif en matière de fidélisation ou de recrutement d’abonnés, afin de pouvoir proposer une solution particulièrement attractive.
Au total ce sont donc pas moins de 250 millions d’euros qui seront versés dans l’escarcelle ou remployés, sur trois ans, pour permettre à Salto de développer un catalogue d’œuvres originales ou acquis des sociétés de productions déjà partenaires TF1, M6 ou bien France Télévisions, dans la limite cependant des quotas imposés par l’Autorité de la Concurrence.
Un investissement qui devrait renforcer l’assise financière de départ de Salto face à la concurrence.
Mais cela sera-t-il suffisant pour pérenniser la plate-forme sur la durée face à cette dernière ?
Source : La Lettre A.