Arrivé en fanfare en France en 2012, le bouquet beIN Sports se révèle être un véritable gouffre financier.
Créées en 2012 pour permettre au Qatar d’exploiter les droits de diffusion de la Ligue 1 de football, tout juste acquis, les chaînes sportives ne trouvent pas l’équilibre. Depuis sa création, beIN Sports a accumulé les pertes : 1 milliard d’euros ont ainsi été engloutis, de 2012 à 2015, pour un chiffre d’affaires de 591 millions d’euros. Fin décembre 2016, pour permettre au bouquet de survivre, l’état qatari a accepté d’injecter quelques 600 millions d’euros supplémentaires, indique Libération.
Une opération de renflouement nécessaire, qui accompagne un changement en coulisses : jusque là autonome, beIN Sports France a été avalée par beIN Europe Limited, basée à Londres. Un présage, pour certains, qui y voient une volonté de désengagement progressif du marché français. Il n’y a « aucun désengagement », affirme cependant une source proche de l’actionnaire qatari, à Libération.
Augmentations à gogo et partenariat avec Canal+
Un observateur averti pourra toutefois bien constater que l’offre beIN Sports est bien moins attractive qu’à ses débuts. Faute de rentabilité, les chaînes sportives qatariotes ont vu leur tarif grimper à intervalles réguliers. Au total, le prix du pack a augmenté de quatre euros en quatre ans, soit une augmentation de 36 % ! En parallèle, l’offre sportive des chaînes a fondu comme neige au soleil (au profit, notamment, de la nouvelle venue, SFR Sport)…
Fort de ce constat, beIN Sports a enterré à la hache de guerre avec son concurrent des débuts, Canal+. Après s’être mis d’accord sur un projet de rapprochement (retoqué par l’Autorité de la concurrence), les deux groupes ont opté pour une discrète coopération. Faute de mieux, les chaînes beIN Sports sont désormais incluses dans les nouveaux bouquets Canal dédiés aux sports. Mais cela ne suffit pas à lever le doute sur l’avenir de l’ex-trublion des droits sportifs…
Source : Libération, via Le Figaro