La rumeur courait bon train depuis quelques jours et notamment l’annonce du confinement faite par Emmanuel Macron lundi soir. Netflix impose désormais et pour trente jours, un bridage de ses débits. Une décision prise par Reed Hasting, son PDG et officialisée jeudi par voie de communiqué de presse notamment relayé sur Twitter.
Il faut dire que ce confinement, souvent mal subi par bon nombre de français, a engendré une surconsommation des plateformes de streaming et par voie de conséquence, une utilisation massive de la bande passante.
Une situation qui met en péril l’organisation du télétravail et devient pénalisante pour bon nombre d’entreprises, qui ont manifesté leur désarroi.
Thierry Breton, Commissaire Européen pour le marché intérieur, s’était dès lors posé en intermédiaire et avait engagé la responsabilité des plateformes SVoD notamment mercredi 18 mars.
« Netflix a décidé de commencer à réduire les débits binaires sur tous nos flux en Europe pendant 30 jours. Nous estimons que cela permettra de réduire le trafic de Netflix sur les réseaux européens d’environ 25 % tout en assurant un service de bonne qualité à nos membres », a donc répondu Reed Hasting pour Netflix dans un communiqué.
Une annonce qui n’a pas manqué de réjouir Thierry Breton, mais qui devrait entraîner une certaine grogne de la part des usagers peu à même d’évaluer l’impact d’une cette surconsommation.
Thierry Breton s’est entretenu cette semaine avec Reed Hasting, le PDG de Netflix, pour évoquer ces difficultés liées à l’utilisation massive de la bande passante.
« Plateformes de streaming, opérateurs de télécommunications et utilisateurs, nous avons tous la responsabilité commune de prendre des mesures pour assurer le bon fonctionnement de l’internet pendant la lutte contre la propagation du virus », avait-il indiqué, proposant un passage à une basse définition ou tout du moins à une définition standard, sur les programmes proposés pour allier aux difficultés rencontrées.
Un appel à la responsabilité liée aux usages formulé également auprès des opérateurs, afin « d’atténuer les effets de l’encombrement imminent des réseaux, en utilisant les possibilités offertes par la réglementation européenne sur l’accès ouvert à l’internet ».
Un manifeste pour la bonne gestion des réseaux ?
La crise que nous traversons actuellement est l’occasion, une nouvelle fois s’il en était besoin, de revenir sur la nécessité d’une bonne gestion des réseaux.
Depuis longtemps, le rêve des opérateurs est de faire passer à la caisse ces grandes plates-formes très consommatrices de bande passante, ce qu’ils n’ont pas véritablement réussi à faire jusqu’à présent si ce n’est en incluant leurs services dans leurs abonnements.
Mettre le doigt sur la problématique qu’il génèrent devrait engager dans l’avenir des discussions plus concrètes commercialement parlant et bien au delà d’un simple aménagement des flux pendant la crise sanitaire.
Du côté des usagers, c’est aussi un appel général à la responsabilité et à une utilisation raisonnée, notamment pendant les heures de télétravail.