On en sait un peu plus concernant la possible cession du groupe M6 par son actuel propriétaire, l’allemand Bertelsmann, et notamment des éventuels candidats en lice pour sa reprise, à savoir Vivendi et Bouygues.
Un projet qui semble cohérent sur la papier, mais qui risque de rencontrer un certain nombre d’écueils dans la réalité et pour cause la scission nécessaires de certaines entités majeures du Groupe comme sa partie télévisuelle qui serait reprise par Vivendi d’ores et déjà doté de Canal+ , et la partie radiophonique composée notamment de RTL, qui serait récupérée par Bouygues.
Pour Vivendi le bénéfice est rapidement évaluable en termes de monopole sur le paysage audiovisuel, avec la main mise sur la chaîne cryptée doublée d’une concurrente totalement gratuite, comme c’est le cas de M6.
Du côté de Bouygues, la situation est moins évidente même si l’idée de mettre RTL dans son escarcelle, séduit très clairement le propriétaire de TF1 qui ne peut cumuler cette dernière notamment avec la « petite chaîne qui monte », au risque de créer une situation dominante formellement prohibé par les règles anti-concentration applicables en l’espèce.
Le revenu publicitaire en ligne de mire mais pas que …
Le monopole sur l’audience n’est pas véritablement au coeur des ambitions des deux groupes, qui ont l’oeil surtout rivé sur les gains rapportés par les régies publicitaires, dont les revenus représentent dans le cadre des négociations, un poids non négligeable.
La stratégie, qui en est à l’heure actuelle réduite à de simples discussions, aura donc pour objectif de céder par le détail les différentes entités composant le groupe afin de parvenir à un équilibre entre les divers acquéreurs potentiels.
Autant dire que Vivendi et Bouygues sont confrontés à un véritable casse-tête dont l’issue ne devrait pas être trouvée avant plusieurs semaines voire plusieurs mois.