L’informatisation croissante des infrastructures télécoms s’accélère avec l’essor du cloud, notamment à travers la virtualisation des fonctions réseaux (NFV) et la “cloudification” des services. Cette transformation apporte aux opérateurs agilité et flexibilité, mais accroît aussi leur dépendance aux hyperscalers, ces géants du cloud comme Amazon ou Microsoft. Une question se pose alors : les opérateurs télécoms se reconnaissent-ils vraiment ?
Depuis 2012, la virtualisation des fonctions réseaux permet aux opérateurs de s’affranchir de la couche matérielle, offrant plus de flexibilité dans la gestion des infrastructures. Cette tendance s’étend aujourd’hui à la cloudification des réseaux, où le recours aux ressources cloud permet d’adapter les capacités selon la demande. Mais cette transition technologique, quoique avantageuse en termes de scalabilité et d’innovation, expose les opérateurs à de nouveaux risques, en particulier leur dépendance aux fournisseurs de cloud externes, souvent non-européens.
Cette dépendance questionne la souveraineté des réseaux nationaux, alors que les acteurs traditionnels, comme Orange ou SFR, externalisent une partie de leurs infrastructures à des hyperscalers. Cela pourrait à terme les reléguer au rôle de simples fournisseurs de connectivité, tandis que les géants du cloud domineraient l’interaction avec les entreprises, notamment à travers des offres de type IaaS ou SaaS. Cette situation pourrait nuire à la souveraineté numérique des télécoms, un sujet de plus en plus préoccupant pour les régulateurs comme l’Arcep, qui vient de publier une note intéressante sur le sujet, mettant ainsi sur la table l’ensemble de ce problématiques.
Free Pro et le défi récurrent du cloud souverain
Dans cette situation, Free Pro se distingue avec son offre de cloud souverain, visant à minimiser la dépendance aux hyperscalers tout en garantissant des standards de sécurité élevés. Avec Scaleway, Iliad, maison mère de Free, propose une alternative européenne au cloud américain, offrant des solutions de cloud privé, public et hybride adaptées aux besoins des entreprises. Cette approche permet à la filiale d’iliad de rester maître de ses infrastructures tout en garantissant la souveraineté des données traitées.
Cependant, la course vers le cloud n’est pas sans défis. Les premiers déploiements de solutions basées sur des infrastructures génériques, telles que l’Open RAN, ont montré des signes de consommation énergétique plus importante que les systèmes dédiés et optimisés. Cette situation renforce la nécessité pour les opérateurs de maintenir un équilibre entre innovation technologique et efficacité énergétique, un point crucial alors que les préoccupations environnementales s’intensifient.
Le pari de l’innovation et de la proximité
Face à cela, Free Pro mise également sur la proximité avec ses clients et la confiance établie au fil des années. Cela lui permet de proposer des offres cloud associées à des services de connectivité, adaptées aux besoins des entreprises locales, tout en répondant aux exigences de sécurité et de souveraineté. Cette approche pourrait positionner Free Pro en tant qu’acteur clé du cloud souverain en France, capable de rivaliser avec les hyperscalers tout en préservant les valeurs fondamentales de l’opérateur.
En conclusion, si la montée dans le cloud présente des risques de dépendance, Free Pro, à travers son offre souveraine, semble avoir trouvé de son côté une voie équilibrée entre innovation, sécurité et souveraineté.
Source Arcep.