L’évolution des dépenses en cloud public est un enjeu central pour les organisations dans un contexte de transformation numérique. Une étude récente menée par Exaegis Markess en 2024 dresse un bilan limpide sur la manière dont les entreprises gèrent leurs investissements en infrastructures cloud, ainsi que les défis liés à la maîtrise des coûts et à l’usage responsable des ressources. Cette étude met particulièrement en évidence les surconsommation imprévues et souligne l’importance d’optimiser l’usage du cloud pour équilibrer performance et responsabilité.
Les principes et objectifs des approches actuelles
Au cours des dernières années, les organisations ont massivement investi dans le cloud public, avec l’espoir de bénéficier de plus de flexibilité et d’efficacité pour leurs activités numériques. Cependant, les résultats de cette étude révèlent que seule une minorité d’entre elles, soit 32%, avaient anticipé une hausse de leurs dépenses en cloud public dans leur budget, tandis que 64% s’attendaient à une stagnation de ces coûts. Pourtant, les résultats montrent que 65% des entreprises ont vu leurs factures cloud augmenter au cours des 18 derniers mois, un signe que la consommation de ressources cloud est souvent sous-estimée.
Les organisations doivent donc repenser leurs stratégies pour conjuguer performance et usage responsable du cloud, tout en optimisant leurs investissements technologiques. Cet objectif impose de nouvelles approches en matière de gestion des ressources cloud pour éviter la surconsommation et assurer une allocation efficace.
Les évolutions de consommation : une hausse imprévue des coûts
Malgré des prévisions budgétaires prudentes, la réalité des coûts liés au cloud a souvent dépassé les attentes des entreprises. Alors que certaines d’entre elles avaient prévu une stagnation de leurs dépenses, la majorité a constaté une augmentation légère à forte de leurs coûts, en partie en raison d’une surconsommation des ressources cloud.
Un autre élément mis en évidence est que pour 12% des décideurs, les dépenses en cloud ont en fait diminué, principalement en raison de projets reportés ou d’une baisse d’activité. Cependant, dans l’ensemble, les dépenses liées au cloud en France ont augmenté de 24% sur les 18 derniers mois, et la tendance devrait se poursuivre avec une croissance moyenne de 23% par an d’ici 2027, selon les prévisions d’Exaegis Markess.
Les raisons de la surconsommation du cloud
L’un des aspects clés de cette étude est l’identification des facteurs de surconsommation des ressources cloud. De nombreuses entreprises admettent que leurs dépenses cloud ne sont pas totalement en adéquation avec leurs besoins opérationnels. Plusieurs raisons sont évoquées, parmi lesquelles :
- Sur-provisionnement des ressources : 72% des organisations indiquent en effet avoir alloué plus de ressources que nécessaire, souvent par manque de connaissance ou par précaution pour éviter des interruptions de service.
- Un manque de gestion centralisée des coûts puisque 57% des entreprises déplorent un manque de visibilité sur leurs dépenses cloud, ce qui complique le contrôle et l’optimisation des coûts.
- La propagation des ressources non désactivées : 53% des participants signalent une mauvaise gestion des ressources activées qui ne sont pas désactivées, générant ainsi des coûts inutiles.
- Enfin, des systèmes énergivores et une pénurie d’outils d’optimisation sont également des facteurs aggravants pour 16% des entreprises.
Ces différents facteurs attestent de la nécessité d’une approche plus structurée et centralisée pour gérer efficacement les ressources cloud, afin d’éviter les excès de consommation et de maximiser les bénéfices des infrastructures virtuelles.
Priorités actuelles : concilier flexibilité et maîtrise des coûts
Pour répondre à ces enjeux, les organisations doivent trouver un équilibre entre la flexibilité offerte par le cloud et la variabilité des coûts qu’il engendre. Contrairement aux infrastructures traditionnelles, les coûts du cloud sont plus difficilement prévisibles. De plus, la facilité d’accès aux ressources cloud par les équipes internes, souvent sans contrôle centralisé, peut entraîner des dépenses imprévues.
Les bonnes pratiques identifiées dans l’étude incluent la mise en place de portails de gestion interne qui permettent de suivre en temps réel les consommations de ressources, ainsi que la centralisation des décisions concernant l’allocation des ressources. Ces mesures doivent s’accompagner d’une meilleure formation des équipes pour éviter le sur-provisionnement et l’activation intempestive de ressources coûteuses.
Quelques bonnes pratiques à développer
Pour maîtriser ces surcoûts, plusieurs bonnes pratiques sont bien évidemment à mettre en œuvre :
Tout d’abord l’utilisation d’outils dédiés à la gestion des ressources cloud permet d’avoir une meilleure visibilité sur les dépenses et d’identifier rapidement les zones de surconsommation.
Plutôt que de sur-provisionner par précaution, il est également recommandé d’adapter les capacités aux besoins réels grâce à une gestion plus fine des pics de charge.
Pour faire reste de raison, une planification en amont des besoins en cloud permet d’anticiper les pics de consommation et d’éviter des surcoûts imprévus.
Enfin, les utilisateurs internes doivent impérativement être sensibilisés aux enjeux liés aux ressources cloud pour éviter une consommation excessive ou inutile.
Vers un usage plus responsable du cloud
Performance et responsabilité sont conciliables dans l’usage du cloud. Alors que les entreprises continuent d’investir dans des infrastructures pour gagner en agilité, elles doivent en parallèle adopter des stratégies de gestion rigoureuses pour maîtriser les coûts et éviter les pièges de la surconsommation. Le défi consiste à optimiser les ressources tout en assurant une flexibilité suffisante pour répondre aux besoins des activités numériques en constante évolution.
D’ici 2027, avec la progression attendue des investissements dans le cloud, il sera essentiel pour les organisations de se doter d’outils et de processus efficaces pour gérer cette transition numérique de manière responsable et durable.
Vous pouvez télécharger cette étude directement depuis le site internet de Free Pro et accessoirement ici.