Les cartes de couverture publiées par les opérateurs mobiles informent-elles suffisamment bien les consommateurs ? Non, pour l’ARCEP (Autorité de la concurrence), qui s’apprête à mettre un coup de pied dans la fourmilière.
Couverture « indiquée » et couverture « ressentie »
Si les cartes officielles publiées par les opérateurs sont souvent jugées peu fiables, c’est parce qu’il existe un décalage avec la couverture « ressentie » par les utilisateurs sur le terrain. Il n’est ainsi pas rare de se retrouver sans réseau, dans une zone réputée couverte par un opérateur…
En effet, les cartes actuelles sont basées sur une poignée de mesures « outdoor » (à l’extérieur). Pour peu que l’on ne se situe pas exactement à l’emplacement où ont été réalisées les mesures, et qu’on se trouve en « indoor » (à l’intérieur), il est possible qu’on capte très mal, ou plus du tout.
Pour le régulateur, le problème vient de l’aspect « binaire » de telles cartes. Soit on capte, soit on ne capte pas… il n’y a pas de juste milieu. Une solution envisagée est de compléter les cartes avec plus d’informations. Ainsi, trois types de zones seraient affichés : « très bonne couverture », « bonne couverture » et « couverture limitée ». Et pour les consommateurs désireux d’en savoir plus, les mesures ayant servi à générer ces cartes seraient rendues disponibles, en open data.
Vers une carte de qualité de service pour la data
Si les cartes actuelles portent uniquement sur la couverture des services voix & SMS, elles pourraient s’enrichir d’informations sur le niveau de qualité des services data : surf web, vidéos en streaming, etc. Plus proche des usages, ces mesures se rapprocheraient de ce que proposent déjà des services tiers comme Sensorly ou 4Gmark.
Ces propositions ne sont pas encore adoptées : elles font actuellement l’objet d’une consultation publique, via laquelle les opérateurs seront amenés à donner leur avis. Le gendarme des télécoms se prononcera ensuite. La première version des cartes pourrait arriver très vite sur les sites des opérateurs (dans un délai de trois mois après la promulgation de la décision). Les mesures portant sur les services data arriveraient dans un second temps.
Source : ARCEP