C’est le constat que font les analystes financiers en général, et plus particulièrement Exane BNP Paribas qui donne son estimation pour les trois opérateurs français de téléphonie mobile.
Les chiffres font mal puisque d’ici six ans, projetant l’entrée d’un quatrième acteur, en prenant la fourchette basse (10 %), les pertes de clients seront de 2,3 millions chez SFR, de 3 millions pour Orange et pour Bouygues Telecom 1,3 seulement.
En termes de chiffre d’affaires, le constat est logiquement identique avec une chute des prix induite par le nouvel entrant (peut-être Free) qui serait de 14 %. Les manques à gagner varieraient alors de 700 millions à 1,5 milliard d’euros par opérateur.
Pourtant, si les analystes croient de plus en plus au modèle économique low-cost de Free, d’autres comme Martin Bouygues sont furieux et affirment comme c’est devenu la coutume : « déployer un réseau 3G pour 1 milliard d’euros, comme l’affirme Free, me paraît impossible, sauf à faire le coucou sur le réseau des opérateurs en place », et de poursuivre : « Mettre en place, en ville, de nouvelles antennes pour un nouveau réseau est infaisable compte tenu des pressions environnementales. [Et] si le gouvernement autorise un nouvel entrant à venir faire de l’ultra-« low cost » dans le mobile, il prend une lourde responsabilité. A terme, une guerre des prix peut provoquer de 10.000 à 30.000 pertes d’emplois chez les opérateurs. Ce sont des choix lourds de conséquences, surtout s’il s’agit de favoriser quelqu’un qui n’investit pas ! ».
Cette déclaration semble être un signe de plus marquant la future guerre des prix. Free avec sa Freebox et peut-être ses mobiles, apparaît déjà aux yeux de beaucoup de spécialistes comme une « marque crédible » sur ce créneau nouveau pour elle.