Numericable et Virgin Mobile, un temps pressentis pour déposer un dossier de candidature commune pour la quatrième licence 3G, ont écrit une lettre à l’Arcep dans laquelle ils exigent que Free Mobile ne décroche pas un droit d’itinérance en 3G.
Le mois dernier, l’Autorité de la Concurrence se prononçait en faveur d’une ouverture des réseaux 3G existants (Orange, SFR, Bouygues Telecom) au nouvel entrant, Free Mobile, estimant qu’il s’agissait d’un point essentiel pour que Free « puisse efficacement concurrencer les trois opérateurs de réseaux mobiles déjà installés ».
Même si l’avis de l’Autorité reste purement consultatif, il déchaîne déjà quelques polémiques. En particulier, les réactions de Numericable et Virgin Mobile, qui se sont empressés d’écrire à l’Arcep pour demander à ce que cet accord d’itinérance 3G ne soit pas mis en place pour Free.
Pierre Danon, PDG de Numericable, explique sa démarche : « fin 2009, avec notre partenaire Virgin Mobile, nous avions expliqué les raisons de notre renoncement. Nous étions inquiets des conditions de déploiement. Sans l’itinérance, on ne peut pas lancer de service, qu’on aie 25% de couverture ou 75%. […] Si on donnait à Free une chose à laquelle nous n’avons pas eu droit, ce serait injuste ».
En d’autres mots, les ex-candidats potentiels n’apprécieraient guère que l’on modifie les termes de la licence 3G accordée à Free, alors que c’est cette raison qui les avait poussé à, finalement, ne pas présenter de dossier.
Pierre Danon enfonce le clou et menace : « si une décision était prise et qu’elle se révélait illégale, nous attaquerions en justice. Mais je ne sais pas si nous serions fondés à réclamer une mise en jeu de la licence ».
Numericable et Virgin semblent avoir bien compris qu’il s’agit d’un enjeu capital : Free aura encore fort à faire pour disposer d’un réseau viable lors de son lancement commercial si l’itinérance en 3G lui est refusée…
Source : Les Echos