Une licence peut en cacher une autre
Après avoir bouclé le sujet sensible de la quatrième licence 3G, le gouvernement se penche déjà sur son prochain grand dossier : l’attribution des fréquences 3G restantes à un opérateur, nouveau ou déjà existant.
Il faut savoir que la licence vendue à Free Mobile est « incomplète » par rapport à Orange, Bouygues ou SFR ; pour en réduire le coût, le gouvernement et l’Arcep avaient en effet décidé de fractionner les fréquences disponibles en plusieurs lots.
Cette fois-ci, il s’agit donc d’attribuer deux blocs de fréquences (respectivement de 5 MHz et 4,8 MHz), sur la bande de 2,1 GHz destinée aux services de téléphonie 3G. A l’inverse de la précédente licence, ces blocs n’incluent pas d’accord d’itinérance sur la bande GSM (2G), et ne sont pas spécifiquement réservés à un nouvel acteur sur le marché. Orange, SFR, Bouygues ou même Free pourront donc déposer un dossier afin d’obtenir des fréquences supplémentaires, et les exploiter afin d’améliorer leur qualité de service sur le réseau 3G.
Le ministère de l’Economie et des Finances invite, dans un rapport, à conserver une certaine mesure pour les tarifs de ces gammes de fréquences, indiquant qu’« un prix de réserve public autour de 120 millions d’euros semble pertinent ». Cela représente la moitié du prix déboursé par Free Mobile pour sa licence.
La bataille des opérateurs en vue de l’obtention de ces fréquences semble avoir déjà commencé ; selon une source proche du dossier, Orange ferait pression pour monter le prix aux alentours de 200 millions d’euros, ce qui lui permettrait de barrer plus facilement la route à Free. Ce dernier serait également intéressé, mais militerait pour un prix plus raisonnable, aux alentours de 50 millions d’euros. Le prix définitif sera de toute façon fixé en haut lieu, à l’Élysée.
L’appel à candidatures, qui devrait être lancé dès la fin du mois par Christian Estrosi (ministre en charge des Télécoms), devrait accorder une large importance aux dossiers s’engageant à améliorer les conditions d’accueil des opérateurs virtuels (MVNO). Ainsi, si le prix fixé demeure raisonnable, Free Mobile, qui affiche jusqu’à présent une politique très ouverte en faveur des MVNO, a toutes ses chances.
Source : La Tribune