Les principaux MVNO indépendants français, réunis au sein de l’association Alternative Mobile, prônent le modèle du Full MVNO, leur permettant plus de liberté vis-à-vis de leur réseau hôte. Cette possibilité leur a notamment été promise par le nouvel entrant, Free Mobile.
Alors que le marché des opérateurs virtuels de téléphonie mobile semble enfin prendre son envol (avec une croissance perceptible en 2009 qui lui permet de flirter avec les 6% des parts de marché), l’association Alternative Mobile veut mettre l’accent sur la volonté d’indépendance de ces petits opérateurs.
Les MVNO essayent souvent de se positionner sur des créneaux discount ou bien de jouer sur le caractère innovant de leurs services. Or, « en étant dépendant des systèmes d’information des opérateurs hôtes, la marge de manœuvre est très limitée en termes de prix mais surtout d’offres et de services. Nous plaidons donc pour la généralisation rapide du modèle « Full MVNO » », indique Jacques Bonifay (en photo), président de l’association et PDG de Transatel.
Le modèle Full MVNO permet aux petits opérateurs de disposer d’une liberté quasi-totale d’action, avec un accès au cœur de réseau, sans être soumis aux contraintes techniques et tarifaires de l’hôte. Résultat : « il offre aux MVNO plus de latitude pour innover en termes de services (convergence, paiement en ligne, synergies avec d’autres offres pour les MVNO de distributeurs par exemple) et donc génère plus de concurrence sur le marché », dixit Jacques Bonifay.
L’indépendance offerte est telle qu’elle permet aux opérateurs de changer de réseau hôte à leur guise, sans même avoir à remplacer les cartes SIM de leurs clients. On se souvient que NRJ Mobile a rencontré des difficultés lors de son passage de SFR à Orange, en 2008.
Cette recherche d’indépendance a conduit le premier MVNO français, Virgin Mobile, à construire des bouts de réseau qu’il détient désormais en propre, jusqu’à détenir tout le réseau sauf le cœur et les antennes. Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de l’opérateur, avait d’ailleurs ironiquement utilisé l’expression « opérateur mobile dégroupé » pour définir sa stratégie.
Free Mobile, dans son dossier de candidature à la quatrième licence 3G remis à l’Arcep, s’est engagé à offrir de meilleures conditions aux MVNO, notamment en accueillant des Full MVNO dès que le réseau de Free Mobile couvrira 25% de la population. Pour des raisons techniques, Free pourra accueillir au maximum 4 Full MVNO sur son réseau. Si les propos des principaux MVNO semblent lui avoir donné raison, il subsiste un bémol, selon Jacques Bonifay : « cette ouverture pourra se faire uniquement lorsque le réseau de Free sera complet, or il faudra 8 ans pour que Free Mobile soit partout. Il faudra donc beaucoup de temps avant de pouvoir appliquer cette obligation et le temps presse »…
Source : ZDnet