Vous ne devinerez jamais quelle a été la réponse de Free Mobile à l’ARCEP pour la consultation sur les fréquences « en or » 700 MHz…
Enjeu de toutes les attentions, de nouvelles fréquences 700 MHz pourraient permettre à Free de faire jeu égal avec ses trois concurrents sur le terrain des fréquences basses — qui ont l’énorme avantage de porter plus loin, donc de couvrir plus, et de mieux pénétrer dans les bâtiments.
C’est sur cet aspect particulier que s’est concentré Free dans sa réponse à l’ARCEP. L’opérateur, qui rappelle que « 60% de la consommation de data mobile a lieu à l’intérieur des bâtiments », affirme qu’une quantité équivalente de spectre entre les quatre opérateurs est indispensable, pour ne pas se reposer « indéfiniment sur une offre d’itinérance ». Et démontre le déséquilibre actuel entre opérateurs, tableau à l’appui :
Free insiste sur le fait qu’il lui a été impossible d’obtenir des fréquences basses, malgré sa participation à trois appels d’offres « avant même d’avoir son premier abonné ». Sur les fréquences 800 MHz, où les trois autres opérateurs ont été privilégiés lors de l’appel à candidatures, Free Mobile estime avoir « été candidat de manière ambitieuses aux fréquences 800Mhz et son dossier était recevable ».
Pour rétablir l’équilibre, Free suggère à l’ARCEP d’inclure dans sa procédure d’attribution des fréquences 700 MHz deux lots « de rééquilibrage », de 15 MHz duplex chacun, qui seraient réservés « aux opérateurs disposant de moins de 10 Mhz en bande basse », avec un prix de réserve équivalent à celui de l’appel d’offres de 2011. Il serait alors vraisemblablement le seul candidat à pouvoir décrocher un de ces lots.
Bien entendu, cette solution n’est pas privilégiée par ses concurrents. Bouygues Telecom, particulièrement virulent en la matière, milite pour une procédure « équitable » entre opérateurs. Il estime qu’il n’y a « aucune raison de prévoir un mécanisme préférentiel d’attribution réservant une certaine quantité de spectre à un opérateur ».
Bouygues estime par ailleurs que si Free Mobile ne dispose pas d’autant de fréquences basses que ses concurrents, cela ne constitue pas « un déséquilibre concurrentiel, mais résulte des choix qu’il a délibérément effectués » (lors de l’appel à candidatures pour la bande 800 MHz en 2011, ndlr). « Si Free Mobile veut des fréquences 700 MHz, il doit « jouer » le jeu comme les autres opérateurs et investir les sommes nécessaires », estime son farouche ennemi. Il « en a d’ailleurs largement les moyens au vu de sa situation financière et des moyens dont dispose sa maison-mère ».
Source : ARCEP