Contrat d’exclusivité à la clé
Dans les sous-sols du métro parisien, inutile de chercher à capter du réseau 3G depuis son téléphone. Dans le meilleur des cas, seul un signal 2G (GRPS et EDGE) est disponible… tout juste de quoi téléphoner, ou surfer sur le net à vitesse d’escargot !
Les opérateurs ne demandent qu’à améliorer la couverture auprès des quelques cinq millions d’usagers quotidiens empruntant les couloirs de la RATP ; seulement, cette dernière ne l’entend pas de la même oreille. La régie autonome souhaite réserver la possibilité de déployer un réseau 3G… à un seul opérateur, en exclusivité !
Pour cela, elle a ouvert un appel d’offres, adressé aux quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free Mobile). Tous les quatre ont répondu, non sans avoir fait connaître leur mécontentement ; « pourquoi ne pas retenir le schéma choisi il y a dix ans pour la 2G ? », se demande l’un d’entre eux. À l’époque, la RATP avait co-financé le déploiement des antennes en accord avec les opérateurs, sans qu’il soit question d’exclusivité.
Aujourd’hui, le projet évoqué a de quoi faire grincer quelques dents ; pour venir déployer sa 3G, l’opérateur retenu devra accepter de créer une société commune avec la régie autonome. Il gardera à sa charge l’intégralité des coûts liés à la pose de ses équipements… mais devra partager ses revenus avec la RATP ! Pour justifier son choix, la société de transports évoque une saturation des fréquences 3G, et une situation nouvelle par rapport au déploiement de la 2G.
Outre les termes financiers imposés par la RATP, qui restent confidentiels, les opérateurs dénoncent un véritable problème concurrentiel. L’Arcep a d’ores et déjà été alertée et pourrait bien se pencher sur le dossier…
Néanmoins, malgré leurs protestations, les opérateurs jouent le jeu, bon gré mal gré ; Free Mobile confirme que le lancement de l’appel d’offres sera bouclé dans les « jours qui viennent ». Chez Orange, on se dit « pressé de trouver une solution pour répondre aux besoins des clients ». Même son de cloche chez SFR : « le sujet 3G est important pour nous et très attendu par nos abonnés », affirme l’opérateur. Et pourtant, il ne pourra en rester qu’un…
Source : Libération