On croyait le prix de la quatrième licence de téléphonie mobile 3G (ou plutôt, le prix de son premier fragment…) fixé et arrêté à la somme de 206 millions d’euros. Une décision qui semblait logique dès lors que la licence avait été fragmentée en trois parts, puisque son prix de plus de 600 millions d’euros se voyait alors divisé par trois.
Ca ne semble plus si évident que cela aujourd’hui, puisque des remous du côté du gouvernement laissent penser que le prix de la licence sera revu à la hausse au cours des semaines à venir. Explications…
En 2001, le trio des opérateurs mobiles français que l’on connaît bien (Orange, SFR et Bouygues Telecom) avaient chacun déboursés la modique somme de 619 millions d’euros pour acquérir leur licence. Le prix réclamé au nouvel entrant aujourd’hui pourrait alors sembler dérisoire, oui, mais… le marché n’est plus le même, les conditions non plus. C’est du moins ce que fait valoir Iliad, prétendant le plus en vue pour cette licence 3G, face aux arguments de ses concurrents qui jugent le prix de la licence « trop bon marché ».
Dès lors, on peut se demander pourquoi le gouvernement a décidé de passer par la case CPT (Commission des participations et transferts) pour évaluer le prix « juste » de la licence. Ou plutôt, l’évaluer à nouveau, car ce serait oublier un peu vite que le ministère des Finances (plus précisément la DGTPE, Direction générale du Trésor et de la politique économique) avait déjà rendu un rapport à la mi-2008 valorisant assez précisément le coût juste de la licence : entre 200 et 250 millions d’euros. Tiens donc…
Inutile de rappeler que ce même rapport estimait que l’arrivée d’un concurrent sur un marché réputé peu compétitif en France (difficile d’affirmer le contraire) représenterait une baisse des prix de l’ordre de 7 % en moyenne sur le marché du téléphone mobile.
En toile de fond, on ne peut s’empêcher de penser que ce nouveau rebondissement dans « l’affaire 3G » permet de retarder une nouvelle fois l’entrée sur le marché d’un nouvel opérateur. Face au cartel des trois opérateurs, le gouvernement recule encore et encore… et joue la montre, car comme le rappelle fort justement un article publié dans Les Echos, « Après le 30 juin 2010, les trois opérateurs mobiles en place ne sont plus obligés juridiquement de rendre des fréquences qu’ils détiennent aujourd’hui au nouvel entrant ».
On voudrait donc empêcher purement et simplement l’entrée d’un nouvel arrivant, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Vous ne trouvez pas, vous ? 😉
Source : Les Echos