Avec la baisse généralisée du coût de la téléphonie mobile en France ces dernières années, pour anticiper l’arrivée de Free Mobile, les opérateurs espèrent bien couper l’herbe sous le pied du nouvel entrant. Pourtant, le trublion dispose d’encore plus d’un atout dans sa manche pour casser les prix…
Dans Les Échos, la journaliste Solveig Godeluck explique que Free « a encore les moyens de faire baisser la facture mobile », grâce à un certain nombre de facteurs qui le différencient des trois opérateurs mobiles déjà en place :
des terminaux non subventionnés : la possibilité d’obtenir le dernier téléphone à la mode à moindre coût est naturellement répercuté sur le prix du forfait mensuel, chez des opérateurs comme Orange, SFR ou Bouygues Télécom. En choisissant de renoncer à cette pratique, Free calque son comportement sur la plupart des opérateurs européens, et peut proposer un forfait brut au prix bien moins cher.
les mystères de l’accord d’itinérance 3G : on ne sait pas tout sur l’accord qui lie Free à Orange. Ce dernier lui permettra de disposer d’une couverture mobile partout où Free ne dispose pas encore de ses propres antennes, le temps du déploiement ; dans son article, les Échos évoquent des conditions financières inconnues entre les deux opérateurs : Free « va probablement payer des prix indexés sur le trafic effectif. Si la progressivité est faible, [il] va pouvoir proposer beaucoup d’Internet mobile à prix cassé »…
une surtaxe sur les appels entrants : le coût des terminaisons d’appel, facturé aux opérateurs émettant des appels vers le réseau de Free, n’est pas encore défini par le régulateur. Si ce dernier permet au nouvel entrant de bénéficier d’une terminaison d’appel élevée (par exemple à 3,4 centimes d’euro par minute, comme le réclame Free), celui lui accordera un avantage financier certain les premières années, le temps de se lancer.
des coûts commerciaux et marketing très faibles : ce qui est valable pour l’ADSL le reste pour le mobile. Avec seulement deux boutiques physiques (à Rouen et à Troyes) et une troisième en préparation (à Angers), ainsi que des frais marketing réduits grâce à une communauté de Freenautes très active, Free dépense beaucoup moins d’argent que ses concurrents, ce qui devrait lui permettre d’être particulièrement agressif.
un réseau optimisé : en tant que petit nouveau, Free déploie des antennes de dernière génération, dont on sait qu’elles sont d’ores et déjà compatibles avec la future norme 4G (dont il a décroché une licence). Ajoutons à cela les performances du réseau Orange, considéré comme le meilleur des trois opérateurs, en itinérance… et la possibilité d’offrir une connexion gratuite à tous les points FreeWiFi de France à ses abonnés ; déjà déployé grâce aux Freebox, ce réseau supplémentaire ne coûte rien de plus à l’opérateur.
marger, mais pas trop : dans un premier temps, Free aura pour objectif la conquête des abonnés (à commencer par son large parc d’utilisateurs de Freebox), et ne cherchera donc pas à réaliser une marge aussi importante que ses concurrents. Le journal évoque la possibilité d’un forfait « 5h + 2 Go », vendu 25 euros, qui permettrait à Free de réaliser une marge de « 58% dès 2015 » là où les principaux opérateurs concurrents réalisent des marges « à plus de 85% ».