Free Mobile a franchi il y a quelques jours d’après VacheGTI, contributeur bien connu sur X, une nouvelle étape dans l’optimisation de son spectre fréquentiel en élargissant son utilisation de la bande 900 MHz. Depuis début février, l’opérateur dispose de 8,7 MHz sur cette bande, actuellement exploitée pour ses services 3G. Cette évolution fait suite à la répartition des fréquences basse bande, engagée par l’Arcep, pour permettre un partage plus équitable entre les opérateurs.
Déjà en 2021, Free Mobile avait bénéficié d’une première augmentation de son spectre dans cette bande, passant de 5 MHz à 7,6 MHz. La nouvelle allocation, atteignant 8,7 MHz duplex, offre à l’opérateur de nouvelles opportunités, notamment dans sa stratégie d’optimisation de son réseau 4G et 5G.
Vers une transition partielle vers la 4G
La prochaine étape pour Free Mobile consiste à exploiter une partie de cette bande en 4G, tout en continuant à assurer une couverture en 3G. L’objectif affiché est double : améliorer l’efficacité du spectre disponible et libérer des ressources sur la bande 700 MHz, très sollicitée pour la poursuite du déploiement de la 5G.
Ce changement s’inscrit dans une logique d’optimisation progressive. Free Mobile déploie massivement la bande 700 MHz en 5G et cherche à l’associer avec la bande 3,5 GHz pour renforcer ses performances en 5G Standalone (SA), de manière à augmenter les débits et améliorer la qualité du service sur l’ensemble du territoire.
Une couverture réseau qui bouge
D’après les dernières données de l’ANFR, Free Mobile comptait au 1er février 28 588 sites exploitant la bande 900 MHz. Cette bande reste aujourd’hui la principale fréquence utilisée par l’opérateur pour assurer une couverture 3G sur l’ensemble du territoire.
Si Free Mobile n’a pas encore annoncé de date officielle pour l’extinction de la 3G, la transition vers la 4G sur la bande 900 MHz se présente comme une étape logique. Techniquement prêt, l’opérateur pourra progressivement réallouer l’intégralité de cette bande pour la 4G, améliorant ainsi l’expérience utilisateur, notamment dans les zones rurales et les bâtiments où les fréquences basses pénètrent mieux.
Un impact direct sur la 5G Standalone
La stratégie de Free Mobile s’inscrit dans le cadre du déploiement plus large de la 5G SA. En libérant progressivement la bande 700 MHz de certaines charges 4G, l’opérateur pourra déployer une 5G plus performante et autonome. Contrairement à la 5G NSA (Non-Standalone), qui s’appuie encore sur l’infrastructure 4G, la 5G SA offre des avantages clés, comme une latence réduite et une meilleure gestion des connexions massives.
Le passage à une 5G SA efficace est essentiel pour les services à forte exigence technologique, comme l’Internet des objets (IoT) et les applications industrielles avancées. En augmentant sa capacité spectrale sur les bandes basses, Free Mobile anticipe ces besoins et renforce son réseau face à la concurrence.
Quelles perspectives et enjeux pour Free Mobile ?
L’extension de l’utilisation de la bande 900 MHz par Free Mobile marque une étape clé dans sa stratégie de développement réseau. Cette évolution, bien que progressive, permet d’optimiser l’existant tout en facilitant la transition vers la 5G.
Toutefois, des difficultés subsistent :
- La gestion de la transition entre la 3G et la 4G/5G sans dégrader l’expérience utilisateur.
- L’optimisation des allocations fréquentielles pour garantir un équilibre entre couverture et performance.
- La capacité à convaincre les abonnés de migrer vers des offres compatibles avec ces nouvelles technologies.
En s’appuyant sur l’augmentation de son spectre, Free Mobile continue de renforcer sa position sur le marché des télécommunications en France. Si l’ex-opérateur de rupture joue habilement ses cartes, cette stratégie pourrait lui offrir un avantage concurrentiel déterminant dans l’évolution vers la 5G et au-delà.