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Free Mobile mise sur la 5G SA : quand le très haut débit mobile séduit aussi les entreprises

Free Mobile continue de progresser dans la conquête de la 5G dite « autonome » (5G SA), montrant qu’au-delà des offres grand public, l’opérateur vise également le secteur professionnel. Après avoir été le premier en France à lancer cette technologie en septembre 2024, Free enrichit aujourd’hui la liste des terminaux compatibles en y ajoutant la gamme Google Pixel 9. Grâce à une mise à jour logicielle, ces smartphones prennent désormais en charge le « noyau » 5G SA, c’est-à-dire un réseau entièrement indépendant de l’infrastructure 4G. Cette indépendance apporte notamment une latence moindre, une meilleure gestion de la saturation et des performances adaptées à la logique du très haut débit mobile.

Alors que la 5G « non autonome » (5G NSA) s’appuie toujours sur la 4G pour établir certains services – et n’offre qu’une partie des bénéfices promis par la 5G –, la 5G SA, elle, déploie un cœur de réseau distinct. Les entreprises y voient un intérêt considérable : une sécurité renforcée, la possibilité de mieux gérer les flux critiques et d’envisager le slicing (découpage de réseau), adaptation cruciale pour les secteurs industriels, médicaux ou encore logistiques.

Le marché B2B, un enjeu pour la 5G SA

Si l’annonce de Free Mobile sur la compatibilité des Google Pixel 9 attire d’abord l’œil du grand public, il ne faut pas oublier que les entreprises sont également concernées. Dans un univers où le télétravail et les outils collaboratifs se généralisent, la qualité du réseau mobile est devenue un point névralgique. Les professionnels recherchent une connectivité fiable, avec un débit stable, pour gérer la visioconférence, la maintenance à distance ou la création de services dématérialisés.

Avec la 5G SA, Free aspire à s’imposer non seulement comme un opérateur grand public agressif sur les prix, mais aussi comme un partenaire des entreprises. Son approche pourrait inciter les responsables informatiques à envisager de nouveaux usages : réseaux privés 5G, gestion automatisée d’objets connectés ou encore externalisation de certaines tâches critiques dans le cloud. La promesse d’une latence réduite et d’une connexion plus sécurisée séduit particulièrement les secteurs sensibles, de la finance à la santé.

L’avancée d’Orange et la concurrence des constructeurs

Free Mobile n’est pas seul sur ce créneau. Orange a récemment emboîté le pas, lançant également sa propre 5G SA. La différence se joue toutefois sur la compatibilité des smartphones. Orange n’en prend en charge qu’une dizaine, tandis que Free revendique près d’une centaine d’appareils compatibles. Pour l’heure, cette liste grandit vite du côté de Free – et l’annonce concernant la gamme Google Pixel 9 en témoigne.

D’autres constructeurs tels que Samsung, Xiaomi, OnePlus ou Motorola ont déjà adapté certains de leurs modèles à la 5G SA de Free. Le tableau se révèle plus nuancé pour Apple : à ce jour, l’iPhone demeure incompatible avec la 5G SA de l’opérateur, Apple imposant ses propres tests avant d’activer les réseaux de nouvelle génération. Les professionnels, souvent équipés d’iPhones en entreprise, doivent donc patienter.

Les Google Pixel 9, nouvelle vitrine technologique

En officialisant la compatibilité de la série Pixel 9, Free profite du lancement de la nouvelle gamme de Google pour étoffer son offre. Les Pixel 9, 9 Pro, 9 Pro XL et 9 Pro Fold reçoivent une mise à jour (build BP1A.250305.020.A2) activant la 5G SA. Les utilisateurs soucieux d’utiliser leur smartphone au maximum de ses capacités doivent simplement mettre à jour leur téléphone, via Paramètres > Système > Mises à jour logicielles.

La stratégie de Free illustre une volonté de cibler des appareils dits « premium », plus performants et généralement prisés d’un public en quête d’innovation. Dans un environnement professionnel, ce positionnement peut rassurer les DSI : si l’on investit dans un parc de smartphones récents, il est logique de vouloir exploiter la 5G SA afin de bénéficier d’une connectivité de pointe (cloud computing, backup temps réel, vidéoconférences fluides…).

Un pas vers l’avenir du mobile professionnel

Au-delà de l’attrait marketing, la 5G SA se veut une infrastructure taillée pour des scénarios plus évolués. Certains analystes y voient la clé pour déployer massivement l’Internet des objets (IoT), autorisant une gestion fine des flotteurs et des capteurs en temps réel. D’autres évoquent la possibilité d’utiliser la 5G SA pour des services critiques, comme la télémédecine ou la robotique industrielle. Dans ce cadre, la compatibilité élargie des smartphones n’est pas seulement un détail technique : elle garantit aux entreprises de bâtir un écosystème cohérent, où chaque employé peut se connecter avec des fonctionnalités 5G avancées, même hors du bureau.

De son côté, Free renforce sa crédibilité sur le marché B2B en affichant une longueur d’avance sur la liste des appareils pris en charge. La dimension « flexibilité » séduit : la firme se positionne comme un opérateur adapté aux start-up (rapides à adopter de nouvelles technologies) autant qu’aux grandes structures, dont le déploiement mobile s’effectue plus prudemment.

Une adoption qui reste à confirmer

Si la marche vers la 5G SA paraît tracée, la réalité de terrain demeure nuancée. Les entreprises comme les particuliers se montrent souvent réticents à changer de matériel ou à basculer sur une nouvelle technologie sans valeur ajoutée concrète. Le prochain défi pour Free (et ses concurrents) sera de démontrer, chiffres en main, l’impact positif de la 5G SA sur la productivité, la connectivité ou la fiabilité du réseau.

Néanmoins, la compatibilité élargie, symbolisée par la prise en charge de la gamme Google Pixel 9, constitue un gage supplémentaire pour encourager cette transition. Les améliorations sur le terrain sont réelles : latence plus faible, meilleure sécurité, possibilité d’exploiter toutes les bandes de fréquence. Il reste à voir comment Apple, toujours absent du décor 5G SA chez Free, s’y intégrera ultérieurement.

En attendant, Free poursuit sa route : en revendiquant près d’une centaine de smartphones compatibles, l’opérateur veut marquer les esprits et asseoir sa réputation d’acteur « en avance ». À l’heure où les entreprises revoient leurs stratégies informatiques dans un univers de plus en plus dématérialisé, cette annonce pourrait faciliter la prochaine vague de renouvellement des parcs mobiles. Et in fine, conforter la place de Free parmi les partenaires les plus dynamiques du marché B2B.

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