« Il faut y aller pour de vrai »
Xavier Niel l’avait annoncé dès 2008 : Free Mobile divisera le prix des abonnements mobiles par deux. Une promesse qui tient toujours à l’heure actuelle, face aux nouveaux forfaits low-cost des concurrents…
Menacée par l’arrivée de Free Mobile, la concurrence a affirmé, à plusieurs reprises, que les promesses du nouvel entrant n’étaient plus vraiment d’actualité, notamment en raison de la baisse des prix des forfaits déjà amorcée en 2010 et 2011.
Attention à l’intox, Free Mobile entend toujours bien diviser les prix par deux ! Dans le Nouvel Obs’, Xavier Niel s’en prend directement à ses adversaires, citant certains des nouveaux opérateurs low-cost les plus populaires : « on va diviser tous les prix des forfaits par deux ! Sosh et B&You sont conçus pour protéger les marques principales d’Orange et de Bouygues Telecom. C’est une défense naïve, car c’est toujours l’opérateur le moins cher qui attire les autres vers son prix. Pourquoi les consommateurs accepteraient-ils de payer plus cher pour le même service ? »
Autrement dit, comme il l’a déjà laissé entendre dans une intervention vidéo tournée à l’occasion de la conférence LeWeb ’11, le trublion a encore suffisamment de marge pour faire baisser les prix du mobile à son arrivée. Les concurrents « ont microbaissé leurs prix de quelques pourcents, ce n’est pas raisonnable », affirmait-il alors.
Autre cible du fondateur de Free, visiblement en forme : les formules quadruple-play, de type Neo (Bouygues Telecom). Pour lui, « plus on mélange, plus le consommateur y perd ».
Le futur opérateur croit en ses chances ; même en cassant les prix et certains modes de consommation, le risque serait très limité pour le nouvel entrant. « Même si je ne prends que 5% du marché, cela fera un milliard de chiffre d’affaires, et cela me suffira pour couvrir mes frais », explique Xavier Niel, qui vise à terme une part de marché ambitieuse de 25%. La réduction des coûts de fonctionnement par rapport à ses concurrents est une des clés du succès attendu de Free Mobile : ainsi, le service marketing est inexistant ! « C’est inutile, si on fait des offres simples et facilement comparables, à base d’illimité », affirme Xavier Niel, qui compte visiblement sur le bouche-à-oreilles pour créer l’engouement.
Plus que des profits records, le trublion vise un « profit juste » : « rien ne me fera plus plaisir que bouleverser le marché », lance-t-il. Sa future offre aurait même un véritable potentiel “anti-crise” : « si on fait économiser 1000 euros par an à toutes les familles françaises, elles vont le dépenser ailleurs et créer de la croissance », prévoit-il. Pari tenu ?
Source : Le Nouvel Observateur