Alors que Free Mobile prépare son entrée, la concurrence organise sa riposte. Selon l’UFC-Que choisir, les opérateurs mettraient en avant leurs offres avec de fortes durées d’engagement (2 ans) pour contrer l’arrivée du nouvel opérateur sur le marché en 2012…
C’est à une véritable guerre commerciale préventive qu’on assiste dernièrement en France. Face à la volonté affichée de Free Mobile de proposer des offres innovantes à des tarifs moins élevés, Orange, SFR et Bouygues Telecom sont déjà bien armés. Et, pour cela, ils recourent à plusieurs méthodes plus ou moins avouables…
Tout d’abord, cela passe par la commercialisation de nouvelles offres, en particulier basées sur le modèle du quadruple play. Si Bouygues Telecom a initié le mouvement avec son offre à succès Ideo, SFR puis Orange n’ont pas tardé à le rejoindre sur ce terrain. Cela permet également aux opérateurs de tisser des liens entre leurs bases d’abonnés ADSL et mobile, notamment par le biais du télémarketing.
La seconde méthode découle directement de la première. En attirant les clients vers de nouvelles offres, plus intéressantes financièrement, les opérateurs imposent généralement une durée d’engagement sur 24 mois ; les tarifs ne sont en effet que rarement avantageux pour une durée d’engagement inférieure (12 mois).
Ainsi, les clients deviennent captifs à long terme, ce qui pourrait bien poser quelques problèmes à Free Mobile lors de son lancement : « le vrai problème, c’est que 75% des consommateurs seront enfermés dans ces offres verrouillées quand Free arrivera sur le marché », explique Edouard Barreiro, responsable des nouvelles technologies pour l’UFC-Que Choisir, à l’AFP. Peu de personnes entreprendront une démarche de résiliation anticipée, car « les coûts de sortie sont énormes », indique-t-il.
La guerre commerciale ne consiste donc plus tant à acquérir de nouveaux clients qu’à conserver les clients actuels et les rendre toujours plus captifs, en leur proposant des produits supplémentaires et en renouvelant leurs durées d’engagement contractuelles… en faisant miroiter des réductions qui, en fin de compte, ne seraient pas si intéressantes que cela : les économies réalisées sur le quadruple play, « c’est des clopinettes quand on voit les marges que se font les opérateurs sur les forfaits mobiles », selon Edouard Barreiro.
Source : AFP