La 5G autonome (SA, pour Standalone) lancée par Free ce jeudi représente une avancée majeure par rapport à la 5G non autonome (NSA, pour Non-Standalone). La 5G SA se distingue par sa capacité à fonctionner de manière totalement indépendante des infrastructures 4G, ce qui offre une multitude d’avantages techniques et pratiques.
Qu’est-ce que la 5G autonome (SA) ?
Le mode 5G SA repose sur une architecture réseau entièrement nouvelle, conçue pour fonctionner sans le support d’un réseau 4G existant. Contrairement à la 5G NSA, qui s’appuie sur les infrastructures 4G pour assurer la gestion du réseau et la signalisation, la 5G SA est autonome et utilise exclusivement le core réseau 5G. Cela lui permet de réaliser pleinement les promesses de la 5G, telles que des vitesses plus élevées, une latence ultra-faible, et la prise en charge de nouveaux cas d’usage.
Les avantages de la 5G SA
La 5G SA offre une latence bien plus faible que la 5G NSA, avec des temps de réponse quasi-instantanés. Cela est particulièrement bénéfique pour des applications sensibles comme la réalité augmentée, les jeux en cloud et les véhicules autonomes.
Grâce à une meilleure gestion du spectre et des ressources, la 5G SA peut offrir des vitesses de téléchargement et de transfert de données supérieures.
Elle permet dans le même temps de diviser le réseau en plusieurs « tranches » virtuelles, chacune optimisée pour différents usages (par exemple, une tranche pour l’IoT, une autre pour les applications critiques nécessitant une faible latence, etc.). Cela apporte une flexibilité inédite pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises et des services publics.
Autre avantage : la 5G SA est capable de gérer un grand nombre de connexions simultanées, ce qui est crucial pour le déploiement massif de l’Internet des objets (IoT).
Comparons avec la 5G non autonome (NSA)
La 5G NSA, qui a été la première version déployée, repose sur un double fonctionnement avec la 4G. Cela signifie que si les données passent bien par les antennes 5G, le contrôle du réseau s’effectue toujours via la 4G. Ce fonctionnement hybride limite les performances de la 5G et ne permet pas de tirer parti de toutes ses capacités.
Elle présente néanmoins quelques inconvénients.
En effet, bien que les vitesses soient déjà meilleures que la 4G, la latence reste plus élevée qu’en 5G SA.
La cohabitation entre les infrastructures 4G et 5G peut entraîner des problèmes de compatibilité et des déconnexions temporaires.
Le découpage du réseau en tranches n’est pas possible en mode NSA, ce qui limite les possibilités d’applications critiques nécessitant des conditions réseau spécifiques.
Son déploiement par Free concerne quel type de public ?
Free a été le premier opérateur en France à lancer la 5G SA, ce qui lui permet de proposer des services de pointe aux entreprises et aux particuliers. Pour les consommateurs, cela pourrait se traduire par des applications plus fluides et des débits encore plus performants. À plus long terme, cela ouvre la voie à des applications industrielles avancées, telles que la maintenance prédictive, la gestion intelligente de l’énergie, et des villes connectées.
Si la 5G SA représente un saut technologique, son déploiement est encore limité. Il nécessite des investissements importants dans les infrastructures et le matériel compatible, tant du côté des opérateurs que des utilisateurs. De plus, la couverture reste, pour l’instant, inférieure à celle de la 5G NSA. Néanmoins, avec le développement progressif du réseau et l’arrivée de nouveaux appareils compatibles, la 5G SA est appelée à devenir le standard dominant dans les années à venir, supplantant progressivement la 5G NSA.