L’offre de location Free Flex, lancée en juillet 2021 par Free, a provoqué une véritable controverse dans le secteur des télécoms. Ce service permet aux abonnés de louer un smartphone sur une durée de 24 mois minimum, avec la possibilité de le restituer, de l’acheter via une option d’achat, ou de prolonger la location sans lever l’option. Free présente cette formule comme un moyen simple de répartir le coût d’un smartphone sur deux ans, sans frais supplémentaires.
Cependant, cette offre n’a pas manqué de susciter des critiques et des actions en justice, notamment de la part de Bouygues Telecom, qui a assigné son concurrent pour pratiques commerciales trompeuses.
Selon Marc Rees pour L’Informé, Bouygues Telecom reproche à Free de créer une confusion chez les consommateurs en leur faisant croire qu’ils sont propriétaires du téléphone dès le début de la période de location, alors que cela n’est vrai qu’à la fin de la période de leasing, après levée de l’option d’achat. Le groupe souligne également des problématiques similaires avec les anciennes offres de location de Free, qu’il considère comme des contrats de leasing déguisés. En plus de cela, Bouygues Telecom s’insurge contre certaines des campagnes publicitaires de Free liées à la 5G, les qualifiant de trompeuses en matière de comparaison.
Cette assignation survient dans un climat tendu entre les deux opérateurs. En effet, Bouygues Telecom avait lui-même été condamné en début d’année 2023 à verser 308 millions d’euros à Free pour une affaire similaire concernant des offres de crédit à la consommation déguisé. Cette condamnation faisait suite à une plainte de Free contre Bouygues pour avoir proposé des smartphones subventionnés accompagnés de forfaits à tarifs majorés. SFR avait également été visé par une procédure similaire, mais l’affaire s’était résolue par un accord transactionnel, évitant un procès prolongé.
Un litige de longue date mais qui est le jeu du marché
La bataille entre les opérateurs ne se limite pas à la location de smartphones. Free a également été en conflit avec Orange au sujet de ses revendications sur le déploiement de la 5G en France. Free s’était notamment proclamé comme ayant « le plus grand réseau 5G de France » et être « numéro un en nombre de sites 5G ». Ces assertions avaient provoqué la colère d’Orange, qui les avait qualifiées de pratiques commerciales déloyales et trompeuses. Toutefois, le tribunal de commerce de Paris a statué en faveur de Free en mai 2024, considérant que ces messages se basaient sur la couverture réseau et non sur les performances des débits, ce qui écartait la possibilité de tromperie sur les qualités des offres commerciales.
Le différend entre ces grands acteurs du secteur des télécoms montre à quel point la concurrence est féroce et souligne les tensions liées à l’innovation et à la commercialisation des nouvelles offres, notamment dans un marché aussi compétitif que celui des téléphones mobiles et des réseaux 5G.
Source l’Informé