Chargé de justifier des résultats peu enthousiasmants pour sa branche télécoms, Martin Bouygues n’a pas hésité à mettre en avant un « déséquilibre » lié à l’arrivée de Free Mobile.
Le PDG du groupe Bouygues estime que les conditions d’attribution de la licence 3G à Free Mobile sont en partie responsables des difficultés actuelles des opérateurs mobiles historiques. Il vise tout particulièrement l’accord d’itinérance permettant à Free de couvrir l’ensemble de la population française dès le premier jour, grâce au réseau d’Orange.
« Les difficultés que nous rencontrons sont largement dues aux conditions de concurrence. Les prix très bas de Free ne sont pas liés à un outil de production moins cher mais à ses coûts variables. », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, à l’occasion de la présentation des résultats du groupe. « Nous sommes trois opérateurs à coûts fixes en compétition avec un opérateur aux coûts pour l’essentiel variables. C’est un cas quasiment unique en Europe. Cette situation de déséquilibre est problématique ».
On connaît les affrontements médiatiques réguliers opposant le patron de Bouygues au fondateur de Free, Xavier Niel. Cette conférence n’aura pas échappé à la règle : Martin Bouygues contredit les prévisions de son concurrent, les jugeant totalement irréalistes. « Free annonce que son réseau lui coûte 1 milliard. Or un réseau mobile couvrant la France coûte au minimum 10 milliards. Cherchez l’erreur ! Si l’accord d’itinérance perdure, c’est une catastrophe »
Martin Bouygues estime que la baisse des prix provoquée par Free ne permet pas aux opérateurs de trouver l’équilibre : « cette baisse de prix c’est plutôt malsain car elle conduit à une baisse de revenus et à une hausse des usages, et la réduction des coûts commerciaux ne la compense que partiellement ». Résultat, pour lui, « la 4e licence mobile devait se traduire par une amélioration du pouvoir d’achat mais celle-ci ne sera que passagère, par des créations d’emploi, or c’est plutôt un désastre, et par des recettes fiscales, mais l’Etat va en perdre plus d’un milliard ».
Et de conclure : « le précédent gouvernement nous a fait les poches en demandant des montants considérables pour les fréquences 4G et, un mois après, nous fracassait avec un nouvel opérateur… »
Source : La Tribune