L’un des atouts majeurs de la 5G au niveau des collectivités locales, réside d’une manière essentielle, dans une gestion numérique globale du milieu urbain, c’est du moins l’argument majeur de son déploiement.
Ce postulat posé, il s’agit avant toutes choses, d’évoquer l’apport de cette nouvelle technologie dans les domaines de la santé, des transports, de secours, de la famille … autant de secteurs qui, au fait de la crise sanitaire, donnent l’illusion de réclamer plus de moyens digitaux. Ce qui peut paraître, dans le doute, comme parfaitement justifié.
Mais avant toutes choses, c’est du côté de la portée sécuritaire que certains entendent regarder. Doivent absolument regarder.
Car en matière de sécurité, à Nice, il faut dire que l’on s’y connaît, voire que l’on maîtrise un peu plus le sujet que d’autres agglomérations. Ou pas. Tout dépend à qui le concept s’applique ce qui, dans la capitale azuréenne relève de l’appréciation du mythe ou de la réalité, au regard des événements de ces dernières années.
C’est donc sans surprise que le lancement de la 5G à Nice, a été annoncé aujourd’hui avec force moyens de communication et accent mis sur les bénéfices de cette technologie pourtant souvent décriée, parfois plébiscitée, pointant du doigt certes un débit sans commune mesure, révolutionnaire pour les hôpitaux, l’éducation, la culture, l’environnement, surtout en pleine crise sanitaire et cela aurait effectivement été suffisant mais pas uniquement.
La référence aux attentats était-elle nécessaire dans le cadre de l’évocation d’une stratégie commerciale ?
Et dès la conférence de presse, les mots d’Alain Weill comme de Christian Estrosi sur le sujet, prennent un ton particulier, aux références maladroites.
Pour le premier « On a été les premiers à lancer la 3G et la 4G donc pour nous c’était important de lancer la 5G. Et on est très heureux de le faire ici à Nice, une ville exemplaire en France et en Europe. Une ville qui a souffert du terrorisme. »
Une évocation bien particulière dont nous nous serions bien passés, car le système a au contraire montré un certain nombre de défaillances en amont des actes commis en 2016 comme ces dernières semaines.
« Avec la 5G renforcée, nous assurerons une meilleure protection de nos concitoyens, s’est réjoui de son côté Christian Estrosi, Maire de la Ville, dont on peut reconnaître sur le sujet, une maîtrise parfaite de la théorie comme de la pratique quant à la réduction des libertés individuelles mais pas une véritable garantie en termes de protection de l’individu si l’on jette un œil du côté de l’armada de moyens déployés, sans toutefois que l’on puisse porter à son bénéfice, le respect d’une obligation de résultat pourtant bien légitimement attendue.
« A Nice, nous avons 3.800 caméras toutes connectées par la fibre optique. Mais ce n’est pas toujours simple de les installer. Avec la 5G, il suffira de placer la caméra à un endroit pour la rendre opérationnelle tout de suite. »
Et selon ce dernier, la 5G permettra de « rompre tout isolement possible » tel qu’ont connu les services de secours lors de la tempête Alex. Deuxième argument qui cache cependant bien d’autres subtilités, dans un contexte local particulièrement affecté à l’instant T.
En d’autres termes, l’arrivée d’une nouvelle technologie peut être la source d’une multitude d’arguments quant à ce qu’elle apporte à la communauté. Mais si l’on veut éviter toute défiance, que ces arguments restent dignes et ne dissimulent pas d’autres velléités beaucoup moins louables car les véritables points stratégiques du déploiement du réseau SFR comme de la Ville, ne nous le cachons pas, demeurent véritablement ailleurs.
N’oublions pas, du côté de SFR que Monaco reste à 30 kilomètres, avec un lancement effectué il y a maintenant près de 2 ans, avec aux commandes … un projet particulier dont Xavier Niel est partie prenante, alors que Free de son côté ne communique pas encore sur ses offres.