Promis depuis des années sur les stations du groupe RATP, le réseau 3G/4G ne cesse de prendre du retard.
La 3G et la 4G dans le métro parisien ressemblent à de véritables arlésiennes. Selon les toutes premières annonces officielles, les 170 principales stations du réseau (métro et RER) devaient être couvertes en 3G et 4G au plus tard fin 2014, et l’intégralité du réseau devait être équipé fin 2015. Depuis, la RATP n’a eu de cesse de repousser l’échéance, année après année. Avec une particularité : dans ses communiqués, la régie autonome se garde bien de mentionner le retard accumulé, et ne fait qu’annoncer la nouvelle échéance…
Aujourd’hui, selon les dernières annonces, la couverture de l’ensemble du réseau est maintenant prévue pour fin 2017. Mais, là encore, il est probable que cet objectif soit repoussé, tant il semble difficile à tenir au regard des déploiements actuels.
Des difficultés techniques
Le Parisien a interrogé Mathieu Portier, chef de projet du déploiement à la RATP. Celui-ci avance un grand nombre de motifs, essentiellement techniques, pour expliquer le retard pris par le déploiement. L’aspect esthétique, la sécurité, les particularités de chaque station… sont autant de difficultés auxquelles les équipes doivent faire face.
Le plus gros problème avancé est « le manque de place pour tirer les câbles ou installer les équipements ». En effet, pour chacun des quatre opérateurs, il faut installer une baie électrique, complétée d’une cinquième baie dite « de couplage ». Le tout nécessite un système de ventilation efficace tant la chaleur peut s’avérer intense dans les souterrains.
Résultat : les équipes se heurtent à la vétusté et à l’ancienneté du réseau RATP. À l’heure actuelle, le déploiement semble presque aléatoire. « L’objectif est d’équiper le plus de gares possible, sur les lignes les plus fréquentées (1, A et B) », confesse Mathieu Portier. « Si l’on constate qu’au bout d’un tunnel, c’est trop compliqué, on bascule à la station suivante, puis on y reviendra ». À l’exception des quelques stations déjà équipées, les parisiens devront toujours se contenter d’un signal 2G EDGE… et de quelques bornes Wi-Fi, dans le meilleur des cas.
L’ARCEP s’en mêle
En juillet 2016, la RATP a signé une déclaration commune d’intention avec l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms). Cette dernière compte apporter son « expertise » à la RATP, mais entend également donner un coup d’accélérateur au déploiement, à sa manière. Tout comme elle le fait déjà un peu partout en France, l’ARCEP a envoyé des prestataires mesurer la qualité du réseau sur place, dans le métro parisien. Dès cette année, son traditionnel observatoire de qualité des réseaux mobiles inclura ces nouvelles mesures spécifiques.
Il faut dire que le régulateur ne dispose que d’un pouvoir d’information et de contrôle sur le sujet. En souterrains, le déploiement des réseaux mobiles échappe à sa juridiction. Dès lors, il ne peut imposer à la RATP une date limite, ou un taux minimum de déploiement. Informer le public reste sa meilleure option…
Source : Le Parisien