Free, qui affichait il y a quelques années une détermination à déployer la fibre optique partout en France, a quelque peu revu ses ambitions à la baisse…
Lors de la conférence GRACO organisée mardi par l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms), Laurent Laganier, Directeur de la Réglementation et des relations avec les collectivités du groupe Iliad, a fait comprendre que le déploiement de la fibre optique à travers tout le territoire n’était plus la priorité de Free.
Pour lui, l’intérêt du FTTH est discutable pour le grand public : « faire le lien entre l’équipement des ménages en fibre optique et la compétitivité du pays est abusif. Le FTTH est tiré par le loisir, à savoir regarder la télévision haute définition par fibre sur plusieurs écrans. Sur l’ensemble des autres usages domestiques – e-administration, e-learning,… – nous avons l’impression que le haut débit à 10 Mbit/s est suffisant », a-t-il déclaré devant une assistance médusée.
Free milite désormais pour le déploiement du VDSL2, qui offre des débits sensiblement supérieurs à l’ADSL en passant par les lignes téléphoniques, sans pour autant atteindre les débits et la fiabilité offerts par la fibre optique. Une éventuelle extinction des lignes de cuivre, pourtant envisagée par l’Arcep, n’est pas du tout dans l’intérêt de l’opérateur : « compte tenu de l’usage que les ménages font de la fibre optique, pour faire décoller le FTTH, ce n’est pas le cuivre qu’il faudrait éteindre, mais la TNT et la télévision par satellite », selon Laurent Laganier.
Ce discours n’est pas réellement une surprise : depuis quelque temps déjà, Free a changé de posture vis-à-vis de la fibre optique. En 2011, l’opérateur se désengageait du déploiement vertical dans un grand nombre d’immeubles, et bien qu’il se défende de réduire ses investissements sur la fibre, son discours s’est ajusté ; en septembre dernier, Maxime Lombardini, DG d’Iliad, soulignait la faible rentabilité de la fibre, affirmant que « l’appétit n’est pas si grand que ça » auprès du public, et invitant à se pencher sur les lignes de cuivre qui ont « encore beaucoup à donner »…
Source : ZDnet