Le gouvernement a réuni, vendredi à Bercy, les opérateurs de réseau autour d’une table ronde sur le déploiement du très haut débit. La ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin, et la minisitre de l’Égalité des territoires, Cécile Duflot, y ont affirmé leur volonté de “remobiliser” les opérateurs, en vue d’une couverture intégrale de la France en très haut débit « d’ici à dix ans » comme l’avait promis François Hollande lors de sa campagne.
Lors de cette table ronde, étaient présents une cinquantaine d’invités : Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free, Eutelsat et Numericable, la Fédération Française des Télécoms (FFT), l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), d’autres acteurs industriels tels qu’Axione, la FIEEC et l’AFDEL, ainsi que des représentants des régions.
Si aucune décision n’a été prise dans cette phase consultative, le gouvernement a affirmé son intention de créer une “instance” nationale de pilotage des déploiements en très haut débit. « Un consensus a commencé à émerger sur des sujets importants comme la péréquation », a-t-on fait savoir à Bercy. Les discussions devraient se poursuivre tout au long de l’été avant l’élaboration d’un projet pour le mois de septembre.
Pour les zones les moins denses, la perspective d’une montée en débit en plusieurs temps a été évoquée. Si elles devraient bénéficier à terme de la fibre optique, d’autres solutions sont à l’étude pour ne pas les délaisser d’ici là (par le renforcement de l’ADSL, et peut-être le VDSL2 ?). « L’aménagement numérique du territoire n’est pas synonyme d’une réponse univoque », justifie le gouvernement, qui veut pouvoir présenter un bilan déjà satisfaisant à mi-parcours, dans 5 ans (fin du quinquennat de François Hollande).
Dans l’ensemble, le bilan de la réunion est positif, y compris parmi les membres de l’opposition. Laure de la Raudière, députée UMP, pense que la rencontre était une « bonne chose » : « les ministres ont confirmé le cadre réglementaire, ce qui crée une stabilité pour les opérateurs et les collectivités, et ont annoncé un pilotage national, ce qui manquait clairement. Cependant, la question du financement reste entière ». Pour l’heure, Fleur Pellerin évoque la réattribution du montant non-utilisé du Grand emprunt (près d’1 milliard d’euros) en prêt aux collectivités, et réfléchit également à un « moyen intelligent » de remplacer la taxe sur l’audiovisuel public imposée aux opérateurs télécoms, menacée par la Commission européenne…
Source : La Tribune