Une grande étude se penche sur les usages et le déploiement du très haut débit en France et tente d’expliquer le retard et le manque d’intérêt des consommateurs français pour ces réseaux.
La direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS), la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI) et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) ont mandaté le cabinet Analysis Mason pour la réalisation de cette étude portant sur les tarifs et les usages du très haut débit.
Parmi ses principales conclusions, celle-ci indique que la bonne qualité de l’ADSL français, « parmi les plus développés et les plus compétitifs au monde », représente un véritable frein au déploiement du très haut débit à court terme. Déjà dotés de services tels que la téléphonie ou la télévision sur IP, les consommateurs ne perçoivent pas les avantages d’un réseau THD. L’étude souligne qu’elle n’a pas identifié de réel nouvel usage lié au très haut débit, à l’heure actuelle.
En pratique, les services déjà existants pourraient être proposés dans une qualité supérieure et de manière « nettement plus fluide » grâce au très haut débit. Les atouts du très haut débit seraient surtout perceptibles au fur et à mesure de l’évolution de l’intensité des usages. L’étude cite l’augmentation de la qualité des formats vidéo (3D, ultra-haute définition), ou les usages simultanés sur une même ligne, qui réclament d’autant plus de débit. À terme, la démocratisation des services décentralisés (de type cloud computing) pourrait également favoriser l’arrivée du très haut débit.
L’étude constate enfin que la demande est plus forte dans des pays où le haut débit n’est pas si évolué, et où des services comme la VoIP ou l’IPTV, ne sont pas forcément disponibles. Des politiques interventionnistes (investissement ou co-investissement de la part de l’État) aident également à favoriser le THD et le développement de la concurrence.
Vous pouvez télécharger l’étude dans son intégralité sur le site de l’ARCEP (PDF).