C’est l’Issoire d’un mec
En décembre dernier, l’Etat avait sélectionné sept projets pour expérimenter le déploiement et la commercialisation du très haut débit en fibre optique dans le milieu « rural ». Les quatre opérateurs (Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free) seront sollicités.
Hier avait lieu le lancement officiel du chantier à Issoire (Puy-de-Dôme) en présence du président de Région ainsi que du préfet Patrick Stefanini. La région Auvergne fait en effet partie des régions sélectionnées pour ce projet.
Issoire, ville au sud de Clermont-Ferrand, compte un peu de plus 14000 habitants. L’expérimentation vise à raccorder plus de 700 foyers au FTTH (Fiber To The Home). Le lancement du chantier présenté à la presse a débuté par une explication technique, suivi d’une conférence en mairie.
La commercialisation devrait débuter avant l’été. Ainsi, les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) pourront proposer leurs box « fibre » à ce quartier issoirien fibré.
représentants des opérateurs : Orange, Free, SFR et Bouygues Télécom (abs. sur cette photo, ndlr)
C’est dans le cadre du projet « Auvergne Haut Débit » signé en 2007 pour le Conseil Régional et dans le cadre du grand emprûnt, renommé « Investissements pour l’avenir », que cette expérimentation a pu être lancée. Il est important pour les collectivités et les opérateurs de voir aussi bien les faisabilités techniques et financières que l’intérêt du modèle économique. Le modèle économique du très haut débit en milieu rural n’existe pas, d’où l’importance de cette expérimentation (René Souchon).
En effet, si dans les grandes métropoles, les opérateurs peuvent implanter eux-mêmes leurs réseaux fibres, c’est plus difficile dans les zones à faible densité de population telle que l’Auvergne. Si les pouvoirs publics n’agissent pas, les zones rurales deviendront un désert numérique. Les coûts de « la prise » sont en effet plus élevés à Issoire qu’à Paris.
Bouygues Télécom, qui s’est déclaré nouvel entrant sur la fibre, est heureux de participer à l’expérimentation. C’est un enjeu majeur pour le déploiement dans des zones moins denses. Issoire sera un terrain idéal pour des projets propres à l’opérateur (fibrer lui-même des zones faiblement peuplées).
Free travaille beaucoup avec la région Auvergne, c’est l’opérateur qui a le plus de « NRA-ZO » dans cette région. Cette expérimentation a un visage atypique, mais sera très intéressante. Financièrement car le montage « Partenariat Public-Privé » (France Télécom est le maître d’oeuvre de ce réseau, ndlr) permet d’avoir une politique tarifaire plus intéressante que sur une délégation de service public (DSP). Free & France Télécom ont 10 ans de relations, et France Télécom sait « construire et exploiter un réseau ».
Techniquement ensuite car il sera possible à Free de mettre ses propres matériels dans les points de mutualisation.
A noter enfin que parmi les sept expérimentations nationales, Free sera uniquement présent sur celui d’Issoire.
Pour Orange, l’objectif est clairement d’apporter le très haut débit pour tous les usagers et pour tous les nouveaux usages numériques (TV HD, TV 3D, visio, etc.). Pour la première fois sur la fibre, les collectivités et les opérateurs vont travailler ensemble.
Enfin SFR souligne que cette expérimentation est exemplaire. L’ambition de l’opérateur sur la fibre est très forte, il veut devenir un acteur majeur sur la boucle locale fibre.
Tous les opérateurs ont souligné le travail des acteurs de ce projet : les chargés de mission du Conseil Régional, mais aussi les politiques en remerciant le Président de Région.