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La fin programmée du cuivre dans 162 communes

Déploiement fibre @Freenews

@Grok

Ce 31  janvier marque une nouvelle ère dans les télécommunications françaises : 162 communes mettent un terme à leur dépendance au cuivre, amorçant ainsi la phase de démontage. Cette étape s’inscrit dans la stratégie globale de transition vers la fibre optique, censée offrir de meilleures performances et une réduction significative de la consommation énergétique.

Après l’arrêt progressif de la technologie cuivre, Orange prévoit désormais de le retirer physiquement du sol et des infrastructures aériennes afin de valoriser la matière première. Au-delà de la simple opération technique, il s’agit d’un chantier qui interroge la filière du recyclage et la logistique associée, en raison du volume de câbles concernés.

Un gisement de cuivre : enjeux et limites

Aux dires de plusieurs sources, dont Les Echos, les kilomètres de câbles qui longent les routes et relient encore quelques foyers peuvent représenter une valeur non négligeable : le cuivre s’échange aux alentours de 9 000 dollars la tonne. Pourtant, la perspective d’en retirer des bénéfices substantiels exige de connaître précisément la portion de câbles réellement récupérable. Si environ 80 % sont jugés exploitables, les segments enfouis sans gaine protectrice resteraient hors de portée, car leur extraction impliquerait de gros travaux de terrassement. Le résultat financier pourrait donc être moins alléchant qu’il n’y paraît au premier abord. Malgré tout, Orange mise sur le fait que la revente de ce métal permettra de couvrir une partie du coût lié au démantèlement, voire d’équilibrer l’opération.

Organisation des appels d’offres et recyclage progressif

Pour mener à bien ce chantier, l’opérateur télécom lance deux appels d’offres successifs : le premier, déjà enclenché, vise à sélectionner les sociétés capables de retirer et collecter les câbles à travers l’Hexagone ; le second, annoncé pour le printemps, ciblera la filière du recyclage des métaux à proprement parler. Deux grandes phases sont prévues : la première s’étendra de 2025 à 2027, la seconde de 2027 à 2032, avec une montée en charge du volume de cuivre à traiter au fil du temps. Cela traduit l’ampleur du projet et la nécessité de coordonner logistique, expertise technique et respect des normes environnementales. On comprend donc que le démontage se fera par étapes, à mesure que les zones basculeront définitivement sur des réseaux à très haut débit.

Entre souveraineté industrielle et nécessité écologique

La question de l’emplacement des recycleurs se pose de manière cruciale. Orange entend privilégier des partenaires proches, localisés en France ou dans les pays voisins (Belgique, Allemagne, Espagne), afin de limiter les distances parcourues. L’opérateur a en ligne de mire son objectif net zéro carbone à l’horizon 2040, et la réduction de l’empreinte carbone liée au transport du matériau en fait partie intégrante. Toutefois, certaines entreprises spécialisées peuvent se trouver hors de nos frontières, dotées d’une capacité industrielle plus importante ou de technologies de pointe pour extraire et purifier le cuivre. L’enjeu sera donc de concilier efficacité économique, impératifs écologiques et souci de préserver la filière locale.

Une transition sous le signe de l’incertitude

La fin du cuivre dans 162 communes est un symbole fort d’une transition vers la fibre et d’un monde de plus en plus orienté vers le très haut débit. Néanmoins, plusieurs inconnues subsistent. Le volume effectif de cuivre valorisable n’est pas encore déterminé avec précision, et l’on ignore le montant financier exact que cette opération pourrait rapporter. À cela s’ajoute la question des coûts logistiques et techniques, susceptibles de diminuer notablement les gains espérés. Le démantèlement du cuivre s’avère donc plus complexe qu’une simple récupération de matière première : c’est un processus long, jalonné d’aléas techniques et d’arbitrages industriels. Reste à voir dans quelle mesure cette reconfiguration du réseau aboutira à un équilibre satisfaisant pour l’opérateur, l’environnement et les collectivités, qui comptent sur la fibre pour assurer une connectivité performante et durable.

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