Roland Montagne (de l’IDATE) a introduit le sujet de la fibre optique, alignant les deux principales technologies retenues que sont le FTTH (jusqu’à l’abonné) et le FTTB (jusqu’à l’immeuble).
La longueur moyenne d’une ligne de l’abonné au sous-répartiteur est de 800m en France, contre 500m en Italie, 420m au royaume-uni et 300m seulement en Allemagne…
Pour arriver à faire du FTTH abordable, il faut mutualiser les infrastructures passives (sur le modèle de la fibre noire pour les backbones), sinon les opérateurs ne trouveront pas de modèle économique permettant de déployer des offres à un coût abordable.
L’exemple Japonais a été abordé par Hiroshimi Shinohara, de NTT. :
Au Japon, le nombre de connexions FTTH a dépassé l’ADSL début 2005. Le FTTH a une proportion d’utilisateurs résidentiels plus importante qu’en ADSL (inversement, la proportion d’entreprises utilisatrices est moindre).
Les offres commerciales dépassent les 100Mbps symétriques pour des tarifs similaires aux offres ADSL françaises (24€ pour un accès fibre mutualisé, 40€ pour une topologie EPON…). Le FTTH n’est pas une nouveauté au Japon, il est fortement implanté depuis plusieurs années.
Christophe Berthier, directeur général de Sogetrel (un partenaire historique de Free pour le déploiement de fibre optiques, ils ont déployé plus de 1000Km de fibres pour divers opérateurs l’an dernier), a mis en avant la fourchette de prix du raccordement d’un logement : Entre 430 et 655 euros dans le cadre d’un raccordement FTTB (Fiber To The Building), et de 600 à 925 euros pour un raccordement en FTTH (Fiber To The Home). Il y a encore de nombreux coûts à réduire pour séduire les opérateurs et les collectivités. Coût du déploiement des backbones (les rocades à ultra haut débit entre les sites de distribution), déploiement outdoor, génie civil, déploiement vertical (pour aller dans les immeubles, jusqu’aux logements), etc…
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Trop peu de maires sont aujourd’hui prêts à faire casser les trottoirs pour fibrer toute leur ville. Les coûts doivent être tirés vers le bas pour faciliter la mise en oeuvre de projets à grande échelle… Certains réseaux d’assainissements permettent de déployer la fibre de façon rapide et ’indolore’ pour les trottoirs (exemple : les égoûts de Paris). Néanmoins, des solutions existent pour les villes qui disposent d’un réseau d’égoûts non-visitable et a priori impraticable par les techniciens de déploiement :
- Le procédé Easyfiber permet l’utilisation d’un petit robot télécommandé, chargé de la pose de fibres optiques dans les conduites inaccessibles par l’homme. Lire le dossier de presse, format PDF (2Mo).
- Les poteaux aériens déjà utilisés pour l’électricité ou le téléphone peuvent être réutilisés (notamment en zones rurales et semi-rurales)
- Si le planning des travaux de voirie de la mairie s’y prête (il peut s’y adapter également ;)), de nouvelles tranchées (80cm) sous les routes peuvent être creusées, pour tirer des fourreaux disposant d’une capacité significative
- Moins coûteuses, les tranchées sous les pistes cyclables permettent de raccorder des zones résidentielles
- Enfin, si l’espace est restreint, on peut tracer des micro-tranchées (de 10cm seulement) de façon rapide et peu coûteuse.
- Dans certains cas, le modèle Point-à-point choisi par Free n’est pas systématiquement plus cher à déployer que le modèle EPON (retenu par France Telecom) : Dans le cas où les fourreaux d’une rue sont saturés, on peut parfaitement utiliser les fourreaux des rues avoisinantes – et faire des détours si nécessaire – pour raccorder l’intégralité d’un quartier à son Noeud de Raccordement Optique. En effet, la longueur de la ligne ne pose plus de problème avec la fibre optique.
En terme de réduction de coûts, une avancée technologique a été soulevée : Les soudeuses de Fibres Optiques étaient autrefois encombrantes, chères, et nécessitaient un certain temps d’application pour raccorder deux fibres optiques (fusion du verre). Aujourd’hui, de nouveaux équipements mécaniques portables permettent de souder facilement ’à froid’ deux fibres optiques, facilitant à la fois le travail de mise en place de la fibre dans les rues et les immeubles, mais également les éventuels travaux de maintenance qui pourraient être effectués en cas de casse ou d’endommagement d’une fibre optique.
Paul-François FOURNIER, Directeur du Technocentre Anticipation Stratégique de France Télécom, a annoncé que l’opérateur historique s’intéressait au FTTH depuis une quinzaine de mois déjà, et que les expérimentations FTTH initiées en région parisienne allaient quitter le stade expérimental pour rejoindre le catalogue des offres Orange.
Côté Cablo-opérateur, Numéricâble annoncera le 30 novembre le lancement d’une offre 100Mbps, et leur arrivée sur le marché de l’accès à Internet par Fibre Optique.