Alors que le déploiement du réseau de fibres optiques de Free se poursuit dans la capitale et que les égoûts sont mis à contribution pour le passage des câbles en souterrain, d'autres équipes s'activent à la surface pour équiper les centres locaux d'exploitation du réseau : les NRO (Noeuds de Raccordement Optique).
Free nous a conviés à la visite du premier de ces centraux optiques nouvellement créés (et qui devrait très bientôt entrer en service ), dans le XVème arrondissement .
Nous vous proposons une série de photos de notre visite au site de Chartier (CHA75).
Le site est réparti sur deux étages d'un immeuble d'habitation, le tout occupant une superficie d'environ 100 mètres carrés.
On peut découper grossièrement le site en trois parties, détaillées ci-après :
Sous-sol : alimentation électrique, climatisation, etc…
Dans cette partie du site sont regroupés les éléments indispensables au fonctionnement du NRO : on y trouve l'alimentation électrique et les onduleurs, les climatiseurs, et les câbles optiques de transport en provenance de la rue.
Vue de l'alimentation électrique du site.
Les batteries de secours en cas de coupure de courant.
Des climatiseurs ont été installés pour maintenir une température convenable dans le site. L'air chaud s'évacue par le toit en remontant des conduits verticaux.
Arrivée des fibres dans le site. Chacun des 48 câbles est constitué de 720 brins de fibre (donc autant d'abonnés potentiels). Un trop plein de câble est enroulé : en cas de coupure d'un câble on prélèvera la longueur nécessaire dans ce 'mou'.
Arrivée des fibres au rez-de-chaussée.
Le répartiteur optique d'abonnés
Une fois remontés du sous-sol, les câbles de transport qui véhiculent les données en provenance des abonnés sont éclatés de manière à pouvoir raccorder chaque abonné individuellement au switch (voir après). Chaque gros câble de 720 fibres est divisé en 5 parties (144 fibres). Tout comme dans un central téléphonique (NRA), on fait alors appel à un répartiteur d'abonnés : ce sont de grandes travées métalliques sur lesquelles on fixe des têtes en plastique où aboutissent les fibres.
Vue des câbles de transport au-dessus des têtes d'abonnés. En jaune, des jarretières (voir ci-après).
L'opération qui consiste à relier les fibres au répartiteur est longue : il faut pour chaque fibre, la dénuder manuellement et la souder à un connecteur. Chacune des 34 560 fibres du site de Chartier aura été traitée de cette façon, et le travail était toujours en cours lors de notre visite.
Le technicien est en train de souder les extrémités de fibres aux connecteurs, qui seront ensuite disposé dans une baie. On remarquera les boîtiers d'épissure (ou cassettes), en gris.
Une tête d'abonnés complètement équipée. Chaque connecteur bleu (il y en a 144 par tête) représente un abonné.
Switch optique : la partie terminale de la boucle locale
Une fois le labyrinthe du répartiteur traversé, il ne reste plus qu'à connecter la fibre de l'abonné au switch optique, qui est (en gros) l'équivalent du DSLAM pour l'ADSL. Pour ce faire, on utilise des jarretières, ou câbles de renvoi. Ces câbles en fibre, de petite longueur, sont tirés entre le répartiteur optique et le switch optique, et viennent terminer la partie passive du réseau.
Aboutissement des jarretières au switch. On voit également le connecteur SFP qui fait le lien entre la terminaison du câble optique et le switch.
Chaque point de coupure dans le parcours du câble introduit une perte de signal, elle est au maximum 4dB à l'intérieur du site. Grâce à la fibre, on peut mesurer avec précision la longueur de cable sur la boucle locale (chose impossible avec le cuivre), ainsi que l'atténuation réelle, qui est minime (7 à 8dB de marge sur un signal émis à 10dB).
Les switch présents dans le NRO sont reliés entre eux par des liens 10Gbps cuivre. Un switch Cisco 6500 assure la connectivité au reste du réseau de Free (coucou les CRS !), à travers les sites de Telehouse2 et Bezons.
Les quelques bêta-testeurs de ce site devraient très bientôt être rejoints par des abonnés ADSL du secteur, selon l'annonce du 31 août .
Merci à Xavier Niel et Rani Assaf pour la visite et les précisions techniques