Le réseau téléphonique cuivre vit ses dernières années, c’est une certitude. Si la mission chargée de programmer son extinction annonce la fin du réseau en 2022, il faut pour cela le remplacer par de la fibre optique. Pas toujours simple de re-déployer un réseau complet, voyons le cas à Clermont-Ferrand.
Rappel des faits : en 2011, l’autorité de régulation des télécoms (ARCEP) classe 148 villes en « zone très dense », dont la capitale auvergnate, et demande aux opérateurs de planifier le déploiement de la fibre dans ces villes. A l’époque, on distinguait des quartiers « haute densité » où les points de mutualisation fibre (PM) pouvaient être dans les immeubles ; et des quartiers « basse densité » où on trouverait alors des armoires de rue pouvant couvrir 340 logements. Été 2013, il n’y a plus de distinction de quartiers ! Les PM seront pour tout le monde. Orange n’avait pas attendu pour faire des études sur Clermont, mais le changement de la réglementation a conduit l’opérateur à faire trois fois ces études de déploiement !
Ce n’est qu’en septembre 2014 que l’opérateur a l’accord de la Mairie de Clermont-Ferrand pour installer 120 points de mutualisation. Il faut savoir également que les armoires de rue ne peuvent être installées que si elle ne gêne pas la circulation des piétons, des personnes en fauteuil, si elle est correctement intégrée au paysage urbain (un architecte des bâtiments de France valide l’emplacement et la commune en choisit la couleur).
Une fois l’emplacement choisi, l’opérateur installe donc son PM. A droite, ce sont les fibres qui partiront chez l’abonné (1 fibre / foyer). Sur la gauche, les opérateurs qui souhaitent proposer un abonnement en fibre optique pourront venir s’installer directement dans l’armoire de rue. S’ils ont leur propre « noeud de raccordement optique » (NRO), ils devront déployer ou louer leur réseau jusqu’au PM. Mais ils peuvent également contractualiser avec Orange pour louer des emplacements dans les NRO de l’opérateur et utiliser le réseau fibre déjà déployé.
Certes, des immeubles étaient déjà fibrés, le point de mutualisation se trouve très certainement dans le bâtiment. Or il a été demandé aux opérateurs de basculer vers les armoires de rue, plus simple aux opérateurs alternatifs qui souhaiteraient déployer leur offre de fibre optique. A Clermont, il est prévu que tous les immeubles déjà câblés aient basculé sur ces armoires d’ici l’été 2016.
Reste les problématiques des hyper-centres villes, ceux-ci ont souvent du patrimoine classé, des immeubles anciens (donc sans colonne technique), pas de trottoirs (ou trop étroits !), ce qui demande du travail supplémentaire pour étudier le positionnement de tels PM.
Il n’y a aucun équipement actif dans les armoires, ce n’est que du câblage optique.
Voici le schéma de principe de déploiement du réseau fibre optique :
Nous remercions Mesdames Allégrette et Dumontet-Coste pour l’organisation de cet interview et du temps qu’elles nous ont consacré.