L’Arcep vient de publier la synthèse de sa consultation publique sur la mutualisation des réseaux de fibre optique en dehors des zones très denses, menée du 11 juin au 13 juillet. On y retrouve l’avis d’opérateurs tels que Free, France Telecom, SFR, ou encore Bouygues Telecom…
Très technique, le document résume les interventions des différents acteurs du marché sur le projet émis par l’Arcep, en particulier en ce qui concerne le point de mutualisation et les modalités d’accès aux lignes d’un autre opérateur.
La taille (et donc l’emplacement) des points de mutualisation fait débat :
« De nombreux contributeurs considèrent que la taille minimale d’un point de mutualisation doit être de l’ordre de 300 logements pour le déploiement d’une fibre par logement. Alcatel-Lucent souligne ainsi que ce chiffre est cohérent avec la capillarité du génie civil existant et son retour d’expérience sur des déploiements similaires en Europe.
Cependant, France Télécom précise que si elle était amenée à déployer seul un réseau, un opérateur PON implanterait des points de mutualisation de taille inférieure à 300.
Intercable demande à ce que le nombre de logements minimum soit revu à 288, et non 300, au regard du nombre de fibres utilisés dans les câbles.
D’autres acteurs souhaitent que la taille minimale des points de mutualisation soit sensiblement relevée. Ainsi, l’AVICCA demande d’imposer une taille minimale de 1 000 lignes, tout en prévoyant des exceptions justifiées par des difficultés exceptionnelles, liées par exemple à la typologie du territoire donné. Free considère également qu’une taille minimale de 1 000 lignes serait préférable. Bouygues Telecom demande un minimum de 2 000 logements. »
Les fournisseurs en faveur de grands points de mutualisation, de plus de 1000 logements, mettent en avant les coûts engendrés par une multiplication des points sur le territoire ; « Free estime qu’en pratique, un opérateur devra, pour raccorder six points de mutualisation de 300 logements, consacrer 6 fois plus de temps et supporter 6 fois plus de frais que s’il n’avait eu à raccorder qu’un seul point de mutualisation de 2 000 logements. »
S’oriente-t-on donc vers un modèle avec de vastes points de mutualisation, comme semblent le vouloir les opérateurs ? Possible, mais il subsistera peut-être une exception dans certains cas où les plus petits points de mutualisation sont plus adaptés à la situation :
« Axione considère qu’il est important de pouvoir déroger dans certains cas à la règle générale d’une taille minimale de 300 lignes. Axione indique en effet que, dans certaines configurations rurales, rendre compatible la longueur de la boucle locale optique avec les technologies actives déployées par les opérateurs constitue une contrainte supplémentaire. […]
Free considère que l’exception autorisant l’installation de points de mutualisation de moins de 300 logements devrait faire l’objet d’un accord préalable des opérateurs participant au cofinancement initial des lignes, afin d’en préserver le caractère exceptionnel, et de permettre aux opérateurs co- financeurs de proposer à l’opérateur d’immeuble une architecture alternative. »