C’est la promesse inattendue de Free pour cette année 2015 : l’opérateur va déployer plus massivement la fibre optique dans les zones dites « moins denses », en s’appuyant sur les répartiteurs d’Orange.
Il est rare qu’on puisse évoquer la fibre optique dans nos colonnes, et pour cause : d’année en année, le sujet évolue bien peu. Malgré un lancement officiel en grandes pompes de son offre FTTH dès 2006, Free ne revendique aujourd’hui que 100 000 utilisateurs raccordés en fibre, une goutte d’eau en face de son parc d’abonnés ADSL. Mais si l’on en croit les informations diffusées par le très bien renseigné lafibre.info, cela serait en passe d’évoluer, grâce à des changements d’ordre technologique. Dans un reportage détaillé, le site explique que Free va désormais s’attaquer aux zones dites « moins denses ».
Pour rappel, on distingue deux types de communes en France : celles dites « très denses » (106 communes sur l’ensemble du territoire, représentant un peu plus de 5 millions de logements), et les « moins denses » qui représentent l’écrasante majorité des habitants avec près de 28 millions d’habitations.
[pullquote] »60 agglomérations, où la fibre est déployée par Orange, vont devenir éligible Free FTTH rapidement »[/pullquote]Pour s’attaquer à ces zones, réputées plus onéreuses en coût de déploiement puisque moins densément peuplées, Free va s’appuyer sur un accord avec Orange pour venir s’installer directement dans ses répartiteurs. La mutualisation s’effectue en aval, dans une petite armoire de rue, baptisée PMZ (pour Point de Mutualisation de Zone), sur laquelle les opérateurs alternatifs viennent s’interconnecter avec Orange. L’accord porterait sur quelques 60 agglomérations, dans des zones où Orange s’est engagé à être présent avant 2020.
Concrètement, cela passe par quelques nouveaux choix techniques. Jusque là, Free déployait la fibre en zones très denses exclusivement en mode « point-à-point » (ou P2P) où chaque client dispose d’une fibre dédiée courant de son domicile jusqu’au NRO de l’opérateur. En zones moins denses, la donne change quelque peu : une grappe de fibres (32 fibres d’1 Gbps chacune pour 32 clients) est tirée du NRO jusqu’au point de mutualisation. Cette solution (dite WDM-PON), utilisée en test par Free, a l’avantage de toujours proposer un débit dédié garanti pour chaque utilisateur, là où la technologie GPON (utilisée par Orange ou SFR, notamment) mutualise le débit total entre les utilisateurs raccordés à une même armoire.
Dans les deux cas, à l’heure actuelle, le risque de saturation reste statistiquement quasiment nul, rappelle lafibre.info.
Cette bonne nouvelle mérite toutefois d’être nuancée puisque, dans les zones « moins denses » où SFR s’est engagé (et non Orange), Free ne sera pas présent, jusqu’à preuve du contraire. Le trublion n’entend pas non plus proposer sa fibre optique dans les zones où les opérateurs privés ne sont pas déjà présents (notamment les zones où les collectivités mettent en place leur propre solution pour déployer la fibre).
Source : lafibre.info